Des enseignants retraités en renfort dans les écoles pour la rentrée
TVA Nouvelles
Plusieurs retraités du réseau de l’éducation ont décidé de faire un retour dans le métier cette année pour prêter main-forte à leurs collègues.
TVA Nouvelles a fait la rencontre d’une de ces retraités qui a décidé de revenir. Monique Tremblay a pris sa retraite en 2016 après plus de 35 ans comme enseignante. Sept ans plus tard, elle a décidé d’effectuer un retour au travail dans une classe d’accueil d’une école de Brossard.
«Je suis quelqu’un de très occupée, je suis une femme de projets, mais je voyais à quel point il y avait des besoins, qu’il n’y avait pas d’enseignants qualifiés, donc j’ai décidé d’aller donner ce que je peux donner dans le temps dont je dispose», explique Mme Tremblay. «À chaque mois de septembre, je pense aux enfants.»
Avec son retour en classe après sept ans, Monique Tremblay est confrontée à plusieurs défis, mais elle reste convaincue qu'elle peut tous les relever.
«Il y a tous les éléments de technologie qui se sont renforcés. [...] C'est tellement réjouissant de voir les élèves. Je voyais à quel point je réussissais à aller chercher le lien avec les élèves», dit-elle.
Chaque année, environ 3000 nouveaux enseignants graduent des universités et arrivent sur le marché du travail.
Cependant, au moins 3000 enseignants prennent aussi leur retraite chaque année. C’est sans compter les enseignants qui quittent la profession, ou qui tombent en congé de maladie. Ainsi, plus d’enseignants quittent la profession qu’il en arrive sur le marché du travail.
Pour la présidente de l’Association des retraités de l’éducation du Québec, ce ne sont pas les incitatifs financiers qui vont convaincre beaucoup de retraités d’effectuer un retour au travail.
«C’est quand même particulier qu’on demande à des gens qui ont passé 35 ans dans la profession, avec des conditions qui se sont dégradées petit à petit, qu’on demande encore à ces gens-là de tenir le réseau à bout de bras, ce que les enseignants font actuellement, avec des compositions de classes qui sont difficiles», affirme Micheline Germain.
La Fédération des syndicats de l'enseignement salue le retour en force des travailleurs retraités, mais estime que ça ne sera pas suffisant.
«Il va falloir agir sur les causes de cette pénurie-là», estime Brigitte Bilodeau, vice-présidente de la FSE-CSQ.
En date de lundi dernier, ce sont toujours 1829 postes qui étaient toujours vacants dans le réseau de l’éducation.
L'année dernière, les mesures mises en place par Québec auront permis de réintégrer dans le réseau scolaire près de 2900 enseignants.