Des enfants piègent un prédateur en Alberta: «c'est incroyablement dangereux», prévient la police

Agence QMI
Un jeune garçon de l’Alberta a échappé de peu à un destin dramatique lundi après qu’un groupe d’enfants aient décidé de tendre eux-mêmes un piège à un prédateur sexuel: une idée «extrêmement dangereuse» et hautement dissuadée par la police.
«C'est extrêmement difficile de poursuivre ces affaires [devant les tribunaux] et ça place ces citoyens, ces jeunes, dans une situation extrêmement dangereuse. Sans formation de soutien adéquate, c'est incroyablement dangereux ce qui s'est passé», a martelé le sergent Mark Auger des Équipes d'intervention des forces de l'ordre de l'Alberta, selon «Global News» mercredi.
Ni la police provinciale ni la Gendarmerie royale du Canada (GRC) n’ont mâché leurs mots pour décrire la dangerosité de la situation dans laquelle s’est placé un groupe de jeunes de 12 à 13 ans lundi soir à Airdrie, au nord de Calgary, selon le média anglophone.
Inspirés par une tendance en vogue sur les réseaux sociaux, basée sur l’émission américaine «To Catch a Predator» («Attraper un prédateur» en français), la dizaine d'enfants auraient orchestré une rencontre avec un trentenaire avec qui ils étaient entrés en contact via Snapchat, peut-on lire.
C’est alors que l’un des jeunes serait volontairement monté à bord du véhicule du suspect afin que ses amis puissent filmer l’interaction. Sauf qu'ils ne s'attendaient pas à ce que le véhicule parte en trombe, emportant avec lui le garçon de 12 ans à bord.
«Le garçon de 12 ans a heureusement pu échapper à son ravisseur lorsque le véhicule suspect s'est arrêté à un feu rouge. La victime a alors couru vers un endroit sûr et a appelé les secours», a relaté la caporale Gina Slaney de la GRC à «Global News».
La police aurait été en mesure de traquer le véhicule et de procéder à l’arrestation du suspect de 37 ans – un homme bien connu de la police – qui fait désormais face à plusieurs accusations, dont enlèvement d'une personne de moins de 14 ans, contacts sexuels et séquestration.
Mais le geste posé par les enfants pourrait avoir grandement nui au travail des policiers, et les preuves pourraient être corrompues, puisque ce genre d’opérations doit normalement suivre un encadrement strict pour lequel les policiers sont «formés et qualifiés».
«Ce que je tiens à souligner c'est que nous n'encourageons aucun de ces comportements. Si vous avez des informations, transmettez-les au service de police où vous vous trouvez et faites-le correctement et en toute sécurité», a poursuivi Mark Auger, selon «Global News».