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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Des enfants à besoins particuliers seront privés de leur camp d’été, faute de financement

Getty Images/iStockphoto
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Élodie Drolet

2025-04-24T00:58:47Z
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Une trentaine d’enfants à besoins particuliers de Sherbrooke pourraient être privés de leur camp de jour cet été, faute de financement. 

Le camp de jour de l'organisme Dysphasie Estrie accueille pendant la saison estivale des jeunes âgés de 4 à 18 ans avec des limitations telles qu'un retard de langage, un trouble du spectre de l'autisme ou une déficience intellectuelle. 

Mais à quelques mois de son ouverture, un programme du Ministère de la Santé et des Services sociaux a été modifié. Résultat: le camp de jour a perdu 40 000$ en financement.

Ce programme était administré par le CIUSSS de l'Estrie-CHUS. Autrefois, un montant d'argent était octroyé aux parents d'enfants à besoins particuliers sur demande pour leur permettre de se payer du répit. 

Les surplus, soient les subventions qui n'étaient pas réclamées par les parents, étaient envoyés aux ressources. Ce n'est plus le cas. Les parents reçoivent l'argent, sans en faire la demande. Il n'y a donc plus rien pour les organismes.

Le président de l’organisme Dysphasie Estrie, Pierre McCann, a de la difficulté à comprendre cette modification. «En tant que père d’un enfant vivant avec un important retard de langage et plusieurs autres défis, je ne peux que saluer l’objectif du CIUSSSE de faciliter l’accès aux sommes pour les familles. Cela étant dit, on s’entend que la bonne façon d’y parvenir n’est sûrement pas de piger dans la poche des organismes offrant des services à ces familles», a-t-il déclaré.

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Le coût des inscriptions ne couvre pas le prix total des opérations du camp. «L’organisme aurait à augmenter significativement le coût d’une inscription à son camp estival afin de pallier la coupe de 40 000 $. Alors que plusieurs familles peinent déjà à débourser les frais d’inscription actuels de 600 $, ce n’est pas vrai qu’on va charger entre 1500 $ et 2000 $ pour un camp de jour estival à des parents qui sont déjà au bout du rouleau», a ajouté M. McCann.

La nouvelle de coupe de financement du camp a résonné jusqu'à l'Assemblée nationale du Québec.

«Les parents ne sont pas plus avancés s’ils reçoivent des fonds directement pour leur facilité la vie, mais qu’au final quand ils essaient d’obtenir des services par exemple un camp de jour ou des services de répits si ce sont ces services-là n’existent plus parce qu’ils ne sont plus financés», a réagi la députée de Sherbrooke, Christine Labrie.

L’opinion est partagée par le président de l’organisme. «Si nos familles ne peuvent pas avoir de services parce que les organismes qui les offrent sont coupés, on ne fait qu’accroître le manque de disponibilité et d’accès à du répit pour les enfants à besoins particuliers.»

Maïka Guillet est maman d'un petit garçon avec des besoins particuliers, elle a longtemps cherché de l'aide pour l'accompagner pendant les vacances d'été.

Mais depuis trois ans elle peut souffler un peu, car elle a trouvé le camp de jour de Dysphasie Estrie. «Ça nous permet, nous les parents, de prendre du temps pour nous ou des moments avec d’autres membres de notre famille», a-t-elle expliqué. Elle a bien de la difficulté à s’imaginer ce que feront cet été les parents privés de cette aide.

Le Ministère de la Santé et des Services sociaux, lui, réitère que ces modifications offrent aux familles une meilleure accessibilité à ces montants et plus flexibilité pour les utiliser comme bon leur semble. Il ne faut pas confondre les sommes allouées dans le cadre de ce programme à des subventions versées à des organismes.

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