Des éloges pour Patrice Bergeron de la part d'un des meilleurs attaquants défensifs de l'histoire


Stéphane Cadorette
Bien plus que l’élimination surprise des Bruins aux mains des Panthers, c’est la scène touchante impliquant Patrice Bergeron qui a retenu l’attention après coup. Le capitaine a fait l’accolade un à un à chacun de ses coéquipiers, laissant croire qu’il pourrait s’agir de son dernier tour de piste.
• À lire aussi: Patrice Bergeron en 10 statistiques marquantes
• À lire aussi: Patrice Bergeron fait le point sur son avenir
Dans le vestiaire, l’attaquant de 37 ans a assuré que sa décision n’était pas prise.
« C’est difficile de réfléchir sur le coup. Évidemment, nous sommes sous le choc et déçus. Je vais devoir prendre un pas de recul et penser à tout ça avec ma famille », a déclaré Bergeron, qui a admis avoir pris part à la série malgré une hernie discale.
Les Bruins détenaient 43 points de plus que les Panthers au classement et il s’agit donc du pire effondrement de l’histoire des séries éliminatoires.
Les représentants de Boston sont aussi devenus seulement la deuxième équipe championne de la saison régulière à échapper une avance de 3-1 dans une série, après les Capitals de 2010, face au Canadien.
La déception est monumentale, mais la sympathie à l’endroit de Bergeron semble occuper plus de place que l’amertume de la défaite dans les grands médias.
Le New York Times a même sorti l’encensoir en qualifiant Bergeron de membre du « Panthéon des grands athlètes de Boston », en citant les Tom Brady, Larry Bird, Bill Russell, David Ortiz et Bobby Orr.
Des fleurs de Gainey

Difficile de dire si Bergeron acceptera de tirer sa révérence après une défaite aussi cruelle ou s’il aura soif de vengeance, mais déjà, plusieurs lui rendent hommage comme si c’était le dernier chapitre d’une illustre carrière.
« Il a été un joueur complet. Patrice n’a jamais négligé le moindre aspect du jeu, que ce soit l’attaque, la défense, le fait de jouer en avance ou en tirant de l’arrière. Je pense qu’il a su inspirer le même engagement de la part de ses coéquipiers », a mentionné l’ancien joueur de centre du Canadien Bob Gainey à Dave Stubbs, de NHL.com.
Lui-même lauréat de quatre trophées Selke remis au meilleur attaquant défensif, Gainey a ensuite été surpassé par celui qui l’admirait.
Lien fort avec Marchand
Si plusieurs amateurs de hockey au Québec détestent les Bruins à s’en confesser, aucun d’entre eux ne peut remettre en doute la grande classe de Bergeron. Même la longue étreinte particulièrement émotive entre lui et Brad Marchand n’aura sans doute pas laissé de glace bien des détracteurs.

« Il a complètement changé ma façon de vivre ma vie. Je lui en serai toujours reconnaissant », a indiqué son coéquipier des 14 dernières saisons aux dizaines de journalistes dans le vestiaire après le match.
Marchand continue de croire que, malgré les apparences, Bergeron pourrait trouver l’énergie pour une dernière danse.
« J’espère que ce n’est pas la fin. C’est à lui de prendre sa décision. Peu importe qu’il continue de jouer ou non, notre lien va durer toute la vie », a-t-il lancé.
Un ami touché
À Québec, l’ancien des Remparts Alain Rioux a noué une belle amitié avec Bergeron au fil des ans. Depuis une quinzaine d’années, ils travaillent ensemble à l’organisation du Pro-Am Gagné-Bergeron, qui a permis d’amasser près de quatre millions $ pour les enfants.
« C’est vraiment venu me chercher à la fin du match. J’avais le cœur brisé de le voir triste de même. On dit souvent que Patrice est le Jean Béliveau des temps modernes et je ne pourrais pas être plus d’accord avec ça.
« Quand on se parle, on n’évoque pas son avenir. Ce sera sa décision, mais ce que je sais c’est que même quand Patrice va arrêter, il va rester un ambassadeur, l’un des plus grands joueurs québécois de l’histoire du hockey », a-t-il souligné.

Prendre le temps
Joint par Le Journal, l’agent de Bergeron, Philippe Lecavalier, a rappelé que son protégé avait pris tout le temps nécessaire l’an dernier avant d’annoncer s’il allait revenir au jeu.
« Il veut encore prendre le temps de bien décanter », a-t-il indiqué.
« Je suis tellement déçu pour lui. Gagner la Coupe, ça aurait été une fin tellement appropriée à sa carrière s’il avait décidé d’arrêter. Le plus triste, c’est qu’il a tout fait pour revenir au jeu malgré sa blessure. C’est doublement douloureux. Maintenant, il faut juste que Patrice évalue s’il a toujours autant le feu sacré. »