Des élèves du secondaire expulsés de leur autobus scolaire à une vingtaine de kilomètres de chez eux
TVA Nouvelles
Une vingtaine d’adolescents débarqués par leur chauffeuse d’autobus scolaire dans le secteur de Napierville, en Montérégie, prétendent avoir été abandonnés par celle-ci sur le bord de la route, alors que le Centre de services scolaires soutient que la situation est bien différente de celle décriée par les jeunes et plusieurs parents.
Jeudi dernier, la conductrice d’un autobus scolaire a immobilisé son véhicule dans un stationnement en bordure de la route 219, à Sherrington.

Selon le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries, la chauffeuse aurait stoppé son autobus parce que des objets avaient été lancés par des jeunes vers l’avant du véhicule ainsi qu’à l’extérieur.
«Il y a un élève qui a décidé de lancer des pattes de chaise en caoutchouc dans le pare-brise de la chauffeuse et là, la chauffeuse s’est mise en colère et a commencé à crier», a relaté l’une des élèves, Chloé Dauphinais, en entrevue à TVA Nouvelles.

Les élèves ayant commis ces gestes ont été sommés de sortir de l’autobus; ceux-ci ont été suivis par d’autres adolescents qui n’avaient pourtant pas été interpellés par la conductrice.
Plusieurs jeunes et parents interrogés par TVA Nouvelles soutiennent que les enfants ont été laissés sans transport à une vingtaine de kilomètres de chez eux.
«Ma fille m’a appelée, stressée. J’avais de la misère à la comprendre, ça fait qu’elle a passé le téléphone à mon gars et lui m’a dit qu’il fallait que j’aille le chercher dans le coin de Sherrington, à Napierville. Je lui ai dit: "Comment ça, il faut que j’aille te chercher?" Il m’a dit: "Bien là, la chauffeuse, elle nous débarque et elle ne veut pas nous ramener"», a raconté la mère de deux élèves, Sandy Vaillancourt

«Les miens ont été retrouvés par un autre parent. Ils étaient presque rendus au village de Sherrington. Ils ont décidé de s’en aller à la maison à pied et c’est un autre parent qui les a vus et il a dit: "Ça n’a pas de bon sens, tu ne marches pas jusque chez vous!" La 219, c’est une zone de 90 km/h, pas d’accotement et avec des camions qui passent», a témoigné Éric Pharand, un autre parent.

Le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS) soutient que jamais les jeunes en question n’ont jamais été «abandonnés».
«L’autobus a été immobilisé dans un stationnement sécuritaire au garage du transporteur afin d’assurer la protection de tous, en raison de comportements inadéquats de certains élèves, incluant le lancer d’objets à l’intérieur en direction de l’avant du véhicule et à l’extérieur du véhicule. Cette situation représentait un risque sérieux sur le plan de la sécurité routière tant pour les passagers que la conductrice de l’autobus et les véhicules à proximité», a écrit le CSSDGS à TVA Nouvelles.

«Un conducteur était sur place pour prendre la relève auprès de ces élèves et poursuivre le trajet avec eux en toute sécurité, dans un autre autobus. Toutefois, les élèves ont choisi de ne pas monter à bord, préférant attendre leurs parents, qu’ils avaient eux-mêmes contactés», a ajouté le centre de services scolaire.
La chauffeuse en question est toujours en poste, mais ne transporte plus les élèves impliqués dans cet événement, a expliqué le CSSDGS.
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- Avec les informations d'Anne-Sophie Jobin