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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Des défilés contre les restrictions sanitaires inspirés du Canada interdits à Paris

AFP
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Agence France-Presse

2022-02-10T08:55:30Z
2022-02-10T21:17:16Z
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Les «convois de la liberté», inspirés d'un mouvement lancé au Canada pour protester contre les restrictions sanitaires, qui prévoyaient de «bloquer la capitale» française à partir de vendredi y seront interdits, a annoncé jeudi la préfecture de police de Paris. 

«Un dispositif spécifique sera mis en place (...) pour empêcher les blocages d’axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants à cette interdiction», a ajouté la préfecture de police dans un communiqué.

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Des milliers d'opposants au pass vaccinal ont annoncé sur les réseaux sociaux vouloir «rouler sur Paris» dans le cadre de «convois de la liberté», inspirés par les routiers canadiens qui bloquent le centre de la capitale de leur pays, Ottawa. 

Plusieurs convois sont déjà partis mercredi de Nice, Bayonne et Perpignan.

Tous prévoient de se retrouver à Paris vendredi soir, avant de rallier Bruxelles pour une «convergence européenne» lundi 14 février. Mais les autorités belges ont décidé jeudi d’interdire l’accès du convoi à la capitale belge, une manifestation pour laquelle aucune autorisation n’a été demandée, a annoncé le bourgmestre (maire), Philippe Close

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«Des moyens sont mis en place pour empêcher le blocage de la région Bruxelles-Capitale», a ajouté M. Close.

 À Paris, la préfecture de police a annoncé dans un communiqué l’interdiction, de vendredi à lundi, de cette mobilisation pour « risques de troubles à l’ordre public » et un dispositif « pour empêcher les blocages d’axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants ».

Le préfet Didier Lallement a donné « des consignes de fermeté » aux policiers, selon le texte. La préfecture a rappelé que l’entrave à la circulation était passible de deux ans d’emprisonnement, et que l’organisateur «d’une manifestation interdite» encourait six mois de prison et 7500 euros d’amende. «Les participants seront verbalisés», a insisté la préfecture.

Ces sanctions ne semblent guère dissuader les plus déterminés, comme Adrien Wonner, un éboueur et gilet jaune de 27 ans qui partira de Normandie (nord-ouest). «On ira sur la capitale quoiqu’il arrive», a-t-il affirmé à l’AFP, tout en assurant ne pas vouloir «bloquer».

Un avocat médiatique, Juan Branco, a annoncé jeudi avoir déposé un recours devant la justice administrative contre l’arrêté du préfet.

«Il n’y a aucune loi qui nous empêche de prendre notre voiture et d’aller passer un week-end à Paris. C’est impossible d’empêcher tout le monde d’arriver», a déclaré Michel Audidier, un retraité de 65 ans qui partira de Beauvais (nord).

Aucun lieu précis de regroupement n’a été mentionné par les participants, qui s’organisent sur les réseaux sociaux pour trouver des sites où se reposer à chaque étape et ne prévoient pas nécessairement d’entrer dans la capitale.

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Rémi Monde, l’un des initiateurs du mouvement, a indiqué à l’AFP que leur revendication principale était le retrait «du pass sanitaire et de toutes les mesures de contrainte ou de pression liées à la vaccination», en plus de mesures sur le pouvoir d’achat ou le coût de l’énergie.

Après des manifestations sans résultat, «nous voulons essayer autre chose et voir quelle sera la réponse du gouvernement face à des gens pacifistes et joyeux», a-t-il expliqué.

Selon des sources policières, «le mouvement reste encore très mesuré».

Mais les autorités françaises, conscientes de la lassitude de la population après deux ans de crise sanitaire, ont évoqué mercredi la fin du pass vaccinal «d’ici à la fin mars» ou «début avril».

Une nouvelle crise de type «gilets jaunes» tomberait particulièrement mal pour le pouvoir, avant une annonce officielle de candidature du président Macron attendue d’ici à la fin du mois pour l’élection présidentielle d’avril.

Le chef de file des députés de la majorité présidentielle, Christophe Castaner, a dit entendre «la fatigue, l’usure» face à la durée de la pandémie, mais dénoncé un « +convoi des libertés+ bien mal nommé quand on cherche à bloquer Paris ou les Français ».

À l’extrême droite, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen estime que «les revendications sont parfaitement légitimes» et traduit une «colère sociale très forte». De son côté, le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) a «encouragé» ses militants qui le souhaitent à se joindre à ce mouvement.  

Écoutez l'entrevue de Christian Rioux, correspondant à Paris pour le quotidien Le Devoir au micro de Richard Martineau sur QUB radio:

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