«Tout ça pour six Corona»: les criminels québécois les moins futés de 2023
Ceux-ci n’ont manifestement pas réussi à enfreindre la loi et à s’en tirer comme ils l’espéraient

Jonathan Tremblay
Avec l’évolution de la technologie, les techniques pour commettre des crimes se multiplient, au grand dam des autorités. Or, réaliser un «sans faute» et éviter de se faire pincer demeure toujours un défi de taille, même pour les criminels les plus aguerris. Toutefois, certains contrevenants semblent s’efforcer de faciliter le travail des policiers, soit par distraction ou encore par maladresse. Sans plan d’exécution détaillé, ou carrément par manque de réflexion, ceux-ci se font coincer comme des amateurs. Néanmoins, ils nous donnent ces quelques cas qui ont retenu notre attention en 2023.
Retrouvé en... 21 minutes
Un incorrigble braqueur de banques avait si mal préparé son coup qu’il s’est fait pincer comme un amateur en 21 minutes, lors de son plus récent larçin. Mounir Abou Daye, âgé de 37 ans, avait pourtant de l’expérience, lui qui avait déjà été reconnu coupable d’avoir participé à une série de huit vols de banque.

Sa première erreur a d’abord été de louer une voiture en utilisant son propre nom. Puis, lors du braquage, il s’est fait refiler des liasses de billets qui contenaient des traceurs GPS. Il a finalement décidé de se cacher sous une galerie durant sa fuite. Mais Tyco, un chien policier, a été plus futé que lui et l’a vite retrouvé. En novembre dernier, Mounir a écopé de cinq ans de prison pour son crime commis à l’été 2021.
Tout ça pour six Corona
Un trentenaire des Laurentides s’est mis dans une triste situation le soir du 16 février dernier, après avoir provoqué une poursuite policière... tout ça pour avoir dérobé six bières de marque Corona se détaillant à 12,99 $. Quelques instants après son larçin, les policiers l’ont intercepté à bord de son véhicule. Mais aussitôt que ces derniers ont abordé le sujet du vol de bières avec lui, le suspect de 30 ans a appuyé sur l’accélérateur et a multiplié les infractions durant une douzaine de minutes, avant de causer un accident. La poursuite a ironiquement pris fin à quelques mètres du Couche-Tard où il avait commis son délit.

Dans le pétrin pour sa folie des Pokémon
Une Sherbrookoise de 20 ans vraisemblablement fanatique des populaires cartes à collectionner Pokémon a appris à la dure qu’il est risqué pour un criminel de retourner sur les lieux de ses crimes. Au début du mois de janvier, Marie-Chrystelle Michaud a fracassé la vitrine d’une boutique de jeux de société à l’aide d’une barre à clous pour tenter d’y commettre une entrée par effraction, selon un média local.

Puis, le lendemain, elle a eu l’audace d’y retourner pour y voler un paquet de cartes Pokémon, d’une valeur d’environ 30 $. Il n’en fallait cependant pas plus pour que les employés la reconnaissent sur la caméra de surveillance. Elle a été arrêtée à sa sortie du magasin. Puis, quelques jours plus tard, Michaud a fait venir chez elle un homme qui devait lui vendre pour 700 $ de précieuses cartes Pokémon. Après les avoir prises pour soi-disant les examiner, elle a simplement exigé que celui-ci parte... sans le payer. Elle a refait le même coup à un autre vendeur, pour environ 200 $. Michaud devrait recevoir sa sentence en 2024.
« Pas fort », dit le juge
Le 1er juin, un homme de 62 ans a plaidé coupable après avoir prétendu être le juge de la Cour suprême Russell Brown dans le but de frauder ses victimes. Le résident de Daveluyville incitait des gens à investir auprès de lui, garantissant un rendement exorbitant. Il demandait un investissement de 600 $ qu’il ferait fructifier pour un retour de 850 000 $. « Vous avez tout fait pour vous faire pincer. Ça prend du monde naïf pour se faire prendre. Monsieur, ce n’était pas fort, votre affaire », a lancé le juge Michel Boudreault à Daniel Dubois, relate Le Soleil. Dubois a écopé d’une probation de 24 mois, il devra dédommager ses victimes et effectuer 100 h de travaux communautaires.
Arme chargée dans une sacoche
Un Montréalais de 35 ans pensait bien avoir berné la police qui effectuait une inspection de routine dans un bar en cachant son arme à feu chargée dans une sacoche, à l’intérieur d’une armoire de la salle de bain de l’établissement.

Sauf que les agents n’ont pas tardé à découvrir la cachette et, après des années de procédures, Léo Karmin Marabella a écopé de deux ans de prison au début du mois, après que son ADN a été prélevé sur l’arme de calibre .45. Il avait aussi été trahi par des caméras de surveillance.

Un petit coucou à la caméra
À quoi a bien pu penser Mirnel Omerovic, le 23 septembre dernier, quand il a pris « le temps de saluer directement la caméra du commerce » qu’il aurait tout juste cambriolé avant de fuir, comme l’a avancé aux médias locaux le Service de police de Sherbrooke ? Ce soir-là, vers 19 h 45, l’homme de 41 ans bien connu des autorités se serait dirigé à l’intérieur du dépanneur 7 Jours, sur le boulevard King Est. Sans masque, il aurait commis un vol à main armée. Les policiers l’ont facilement reconnu et l’ont arrêté le lendemain matin, sur son lieu de travail. Il doit maintenant faire face à des accusations de vol qualifié et de vol de moins de 5000 $.
Il exprime sa rage à coups de bâton de golf
Un enragé du volant ne devait pas se douter qu’il allait défouler sa colère sous l’œil attentif du conducteur du véhicule derrière lui... et de sa caméra de tableau de bord, le 19 avril dernier. Ou bien il n’en avait rien à faire. Ce jour-là, un homme arborant un veston, une chemise blanche et des lunettes de soleil est sorti de sa Nissan 370Z blanche, sur l’autoroute 440, pour fracasser violemment avec un bâton de golf le pare-brise du véhicule qui venait de percuter le sien. Les deux hommes avaient porté plainte l’un contre l’autre et tous deux ont été arrêtés par la Sûreté du Québec pour conduite dangereuse. On reprochait également un méfait au golfeur.
Trahi par sa matraque
La maladresse d’un jeune homme de 22 ans a permis aux policiers de faire la découverte d’un important inventaire de stupéfiants, d’armes et d’argent liquide lors d’une interception de routine, le 13 avril dernier. Bien malgré lui, Aymrick Pié a malencontreusement fait tomber hors de son camion un bâton télescopique lorsque les agents l’ont approché. Ils lui ont alors immédiatement passé les menottes. En fouillant le véhicule, les policiers ont trouvé des armes ainsi qu’une bonne quantité de stupéfiants. Aymrick Pié devra maintenant faire face à la justice.
Déguisé pour approcher des petits monstres
Un Sorelois de 33 ans n’avait décidément pas appris sa leçon en 2020, quand il a été condamné pour avoir abusé d’une fillette de neuf ans. Cette fois, Mathieu Parenteau-Vallée aurait eu l’abominable idée de se déguiser, le soir de l’Halloween, pour approcher des enfants qui ramassaient des bonbons, à La Prairie, en Montérégie.

Des policiers qui le soupçonnaient de ne pas respecter ses conditions ont cependant coupé court à sa soirée. Ce n’était pas non plus la première fois qu’il brisait ses conditions. L’homme demeure détenu en attendant son enquête sur remise en liberté. Il fait face à des accusations de bris d’ordonnance et de contacts avec une personne âgée de moins de 16 ans. Son crime commis en 2020 lui avait valu 23 mois de détention et une probation de deux ans. Son nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels jusqu’en 2040.
Voleuse à la peau douce
Une préposée aux bénéficiaires de la Mauricie risque de se retrouver avec deux dossiers criminels à cause de son désir d’avoir une belle peau douce et hydratée. Raymonde Desaulniers, 56 ans, a été arrêtée le 31 octobre dernier et fait face à des accusations de vol et de recel pour avoir volé notamment des bijoux et des crèmes pour la peau, à plusieurs aînés, dans une résidence pour personnes âgées de Grand-Mère.

Lorsqu’elle s’est fait passer les menottes, elle était déjà sous le coup d’un mandat d’arrestation. L’accusée ne s’était pas présentée à la cour dans une autre cause de vol auprès d’aînés. Elle aurait vendu certains des bijoux à des prêteurs sur gages. Pour ce qui est des crèmes, elle les aurait gardées pour son usage personnel.
Un détenu se tire dans le pied... littéralement
Les armes à feu circulent entre les mains de criminels de plus en plus jeunes et sans expérience à Montréal. C’est peut-être ce que Reda Khebichat a illustré lorsqu’il a pris part à une fusillade contre une bande rivale en plein centre-ville.

Le jeune homme un peu maladroit s’est lui-même tiré dans un pied. Il est entre autres accusé d’avoir déchargé une arme à feu et demeure détenu jusqu’à la fin de son procès, après avoir échoué en juillet dernier dans sa tentative d’être remis en liberté.

Il se filme en train de foncer sur des orignaux
Un entrepreneur de Sept-Îles a eu la brillante idée de se filmer en train de pourchasser avec son camion des orignaux sur le bord d’une route et d’ensuite publier la vidéo sur les réseaux sociaux. Sur les images, Michael Montigny, 32 ans, pourchassait deux jeunes orignaux sur une route du secteur Moisie. Il semble en écraser un des deux sous ses roues.

Il a finalement été accusé l’été dernier de cruauté animale. Il a déjà plusieurs antécédents criminels à son actif.
