Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Des crimes imputables au présumé «espion des vedettes», estime un policier-expert

Alain Rioux est convaincu que les gestes reprochés n’auraient pas pu se faire à l’insu de Pascal Desgagnés

Photo d’archives JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS
Partager
Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2022-12-12T21:04:40Z
Partager

L’expert en cybercriminalité Alain Rioux a été catégorique lundi au procès du présumé «espion des vedettes»: les opérations effectuées pour poser les actions reprochées à Pascal Desgagnés n’auraient pas pu se faire à l’insu de l’accusé.

• À lire aussi: Voyez comment «l’espion des vedettes» aurait eu accès aux données des plaignants

• À lire aussi: Procès de «l’espion des vedettes»: il est «horrible» de voir son intimité violée, affirme une personnalité de la musique

Réinterrogé par la poursuite après que Desgagnés a conclu ses questions lundi matin, le policier Rioux a expliqué que selon lui, un tel volume d’actions «ne peut pas se faire à l’insu d’un utilisateur». Il apparaît donc peu probable pour lui qu’une tierce personne ait pu manipuler la machine virtuelle installée dans l’ordinateur de l’informaticien sans qu’il s’en rende compte pour dérober les informations personnelles des plaignants.

«On ne peut pas basculer de l’ordinateur hôte à la machine virtuelle à l’insu de la personne. On parle d’utiliser des programmes, des logiciels qui sont sur la machine, ce n’est pas discret du tout», a expliqué l’expert en précisant que l’utilisateur «verrait la souris bouger dans son écran».

Même s’il existe une possibilité d’opérer la machine sans qu’elle s’affiche à l’écran comme l’a amené à concéder Pascal Desgagnés, l’enquêteur Rioux a précisé à la juge qu’au volume d’opérations observées, il n’était «plus plausible du tout que ce soit une tierce personne autre que l’utilisateur de l’ordinateur».

Publicité

Même constat pour la possibilité qu’un logiciel malveillant soit à l’origine d’une intrusion dans l’ordinateur de Desgagnés et derrière le téléchargement des données appartenant aux présumées victimes.

«Il n’y a pas de lien dans le présent dossier. J’en ai fait des dossiers avec des logiciels malveillants et ce n’est pas du tout le profil de ce que je vois ici», a insisté le policier de la SQ.

Des traces dans la machine virtuelle seulement

En contre-interrogatoire, Pascal Desgagnés, qui se représente seul, a questionné le témoin expert de la Couronne sur les traces qu’auraient pu retrouver les enquêteurs des intrusions dans son ordinateur.

À chaque question, l’enquêteur Rioux a dû répondre que les traces n’étaient pas dans l’ordinateur de Desgagnés, mais bel et bien dans la machine virtuelle qui y était installée.

Adresses IP, preuves des étapes de recouvrement des mots de passe des victimes, données téléchargées, recherches à caractère sexuel, toutes ces traces ont été découvertes dans la machine nommée «Labo», une sorte d’ordinateur dans l’ordinateur.

L’accusé a également tenté de faire admettre au policier que le volume d’activité intrusive présenté en preuve était trop important pour être commis par une seule personne, au surplus, quelqu’un qui travaille à temps plein comme c’était son cas.

«À partir du fichier “Historique web complet”, quand on regarde les journées, on peut dire que si je suis responsable de ces infractions, ma vie était pratiquement dédiée à ça, que je passais une dizaine d’heures par jour à ça», a questionné Pascal Desgagnés, ce à quoi a convenu le policier-expert, ajoutant toutefois que c’était bien possible.

«C’est clair qu’il y a beaucoup d’activités quotidiennes, mais c’est quelque chose que je suis quand même habitué de voir», a souligné M. Rioux, qui avait précisé en début de témoignage avoir plusieurs années d’expérience dans le domaine des crimes technologiques.

Défense à venir

Pascal Desgagnés doit entreprendre sa défense mardi matin alors que la preuve de la Couronne doit se conclure en après-midi lundi.

Trois témoins au total doivent être entendus, tant sur le fond de l’affaire que sur la requête en arrêt des procédures que Desgagnés a déposée pour abus de pouvoir des policiers dans cette affaire. La juge Rachel Gagnon doit trancher cette requête lorsque la preuve sera complétée.

L’informaticien est notamment accusé de vols d’identité et de méfait de données informatiques.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité