Des commerçants lourdement affectés par le scandale de Liquidation Extrême
Le propriétaire de l'organisation intentera une poursuite contre son fournisseur

Jérémy Bernier
Des entreprises de véhicules de loisirs ont subi d’importantes pertes financières alors que leurs photos ont été utilisées sans consentement par Liquidation Extrême, qui promettait les mêmes appareils à un prix dérisoire.
Le Journal révélait plus tôt cette semaine que des centaines de personnes se disaient flouées par un centre de liquidation de Québec et Lévis où ils avaient dépensé jusqu’à des milliers de dollars pour des biens qu’ils n’ont jamais reçus.
«On a essayé d’avertir les clients qu’ils se faisaient avoir, mais c’est nous qui passions pour des profiteurs», lance Alex Lemay, PDG d’Apollo Motors Canada.

Tout a débuté au mois de mai quand des détaillants de l’entreprise ont signalé à la maison-mère que Liquidation Extrême affichait des produits exclusifs d’Apollo Motors, avec leurs propres photos. Et ce, à un cinquième du prix affiché par l’entreprise.
Ces annonces, à l’origine du scandale dans lequel se trouvent actuellement le centre de liquidation et son président Éric Barrette, ont été faites sur une page qui a été fermée depuis, mais dont Le Journal a obtenu une copie.
«Nos clients ont commencé à annuler leurs achats par dizaines», déplore M. Lemay.

L’homme, qui a déposé une mise en demeure il y a quelques semaines, estime à 1 M$ les pertes de l’organisation depuis le début de cette saga.
Promesses non tenues
Des situations similaires ont aussi été rapportées au Journal par d’autres entreprises de la grande région de Québec, qui ont subi des pertes considérables. C’est notamment le cas de Jérôme Guiraud, propriétaire de MIC Performance, qui se spécialise dans l’importation de véhicules tout-terrain (VTT).
L’homme d’affaires a notamment dû licencier un de ses employés, installé au Québec depuis deux ans, par manque de fonds.

«Évidemment qu’on ne pouvait pas rivaliser avec les prix avancés par Liquidation Extrême, c’était bien en dessous du prix coûtant. On savait qu’il y avait anguille sous roche, c’était impossible», lance M. Guiraud.
Pendant ce temps, le président du centre de liquidation, Éric Barrette, se vantait de pouvoir «briser le marché» et de «scier les jambes» de ses compétiteurs. Or, aucun des produits présumément acquis par son entreprise dans cette histoire n’a été livré à ce jour.

Poursuite à venir
Rappelons qu’en plein cœur du litige, M. Barrette s’est procuré une voiture de marque BMW avoisinant les 250 000$ et qu’il s’est rendu en Tunisie, en première classe, pour y subir des chirurgies esthétiques.
Invité à commenter les développements de ce dossier, il a refusé à nouveau notre demande d’entrevue, affirmant que «c’est toute des mensonges (sic)».
Son avocat, Me David Gervais, confirme cependant qu’une poursuite sera bientôt intentée contre l’importateur avec lequel M. Barrette faisait affaire.

«Il y a environ 250 000$ qui a été envoyé à une compagnie tierce qui devait s’occuper de l’importation [...] de conteneurs qui n’ont jamais été livrés», mentionne l’avocat, assurant collaborer avec l’Agence frontalière du Canada dans cette affaire.
Samedi matin, Éric Barrette doit tenir une «conférence de presse» dans son commerce de l’avenue Taniata, à Lévis, pour «mettre la vérité au grand jour».
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.