Des combats sur 500 km de front en Ukraine
L’armée de la Russie a monté d’un cran son offensive dans plusieurs régions de l’est ukrainien

AFP
Les combats ont fait rage, hier, le long d’une ligne de front de près de 500 km entre les forces ukrainiennes et l’armée russe, laquelle fait pleuvoir les bombes en Ukraine depuis le lancement de son offensive visant à mettre la main sur le Dunbass, lundi.
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Au lendemain de l’annonce par Kyïv d’un nouvel assaut d’ampleur de Moscou dans l’est, les forces armées ukrainiennes ont confirmé que les Russes avaient « intensifié leur offensive » le long de la ligne de front.
La Russie et son ministre de la Défense, Sergueï Choïgu, ont fait savoir hier que son armée « remplit les tâches fixées par le commandant en chef suprême pendant l’opération militaire spéciale ».
Cette dernière vise à « libérer » les « républiques » séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk, dont Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance.
Ils assurent notamment avoir touché 1260 cibles militaires, dont 25 postes de commandements ukrainiens.
Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté sa présence militaire dans l’est et le sud de l’Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.

Résistance
De son côté, l’Ukraine continue de se battre et affirme que ses forces armées auraient repoussé sept attaques russes différentes, hier, le long du front qui s’étend sur près de 500 km, détruisant 10 chars et 18 unités blindées au cours des combats.
« Peu importe le nombre de soldats russes qui y seront conduits, nous nous battrons », a affirmé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’une allocution nocturne dans la nuit de lundi à mardi.
Des combats ont lieu également à Roubijné et à Popasna, selon le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, qui a évoqué un bilan de 200 morts.
L’armée russe « concentre ses efforts » pour s’emparer de ces deux villes en plus de Marioupol, Severodonetsk, dont le maire Oleksandr Zaïka a qualifié sur Telegram la situation de « très, très tendue ».
La Russie a aussi fait état de dizaines d’autres frappes de missiles dans le sud de l’Ukraine, autre ligne de front.
Marioupol tient le coup
À Marioupol, où les autorités craignent la mort de 22 000 civils, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d’Azovstal.
Des combattants ukrainiens y sont retranchés, mais aussi « au moins mille civils » de l’usine, a affirmé hier le conseil municipal de Marioupol sur Telegram.
La Russie a rappelé une nouvelle fois hier les défenseurs de Marioupol à cesser « leur résistance insensée », après un premier ultimatum dimanche.
De leur côté, les autorités locales ukrainiennes ont une nouvelle fois appelé les habitants à fuir l’est du pays malgré l’absence de couloirs humanitaires.

« Enfer »
« C’est l’enfer », s’est ému, lundi soir sur Facebook, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, M. Gaïdaï.
« Des milliers d’habitants de Kreminna n’ont pas eu le temps de partir et maintenant ils sont otages des Russes », a-t-il ajouté.
Kreminna, qui comptait environ 18 000 habitants avant la guerre et est située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, est tombée aux mains des Russes, selon lui.
Hier, la Russie a rejeté les appels à un cessez-le-feu du secrétaire général de l’ONU pour évacuer les civils, affirmant que les demandes d'interruption des combats n'étaient pas sincères et permettraient d'armer les combattants ukrainiens, a rapporté le New York Times.
– Avec Clara Loiseau