Des changements dans l’actionnariat de Groupe Océan, qui convoite les investissements en défense nationale

Groupe Océan accueille de nouveaux partenaires comme actionnaires, dont le gouvernement du Québec et Investissement Québec, qui injectent 145M$ dans l’entreprise.

Alors que de nouveaux marchés se dessinent à l’horizon, l’entreprise amorce un processus de repreneuriat qui lui permettra de rester québécoise. La haute direction, soit le président Jacques Tanguay et le fondateur de l’entreprise, Gordon Bain, conservent le contrôle de la société.

«Le comité exécutif joint le cercle des actionnaires dans un geste fort, un geste de foi en l’avenir, un geste d’alignement profond», a déclaré M. Tanguay.

Ainsi, le gouvernement du Québec investit 75M$ sous forme d’actions privilégiées. À ce montant s’ajoutent des contributions de 34M$ du Fonds de croissance des entreprises québécoises, administré par Investissement Québec, et de 36M$ issus des propres fonds d’Investissement Québec.

Avec le réinvestissement annoncé, la participation de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui est déjà partenaire de l’entreprise, s’élève à 120M$.

«On consolide ainsi la position du Québec dans l’industrie de la défense, on encourage l’innovation et on renforce la chaîne d’approvisionnement québécoise dans le domaine maritime, un secteur stratégique de notre économie», a réagi Christine Fréchette, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et ministre responsable du Développement économique régional, qui était toutefois absente au moment de l’annonce, mardi.

Industrie incontournable

«Le secteur maritime québécois et canadien est en pleine effervescence», a ajouté M. Tanguay en soulignant que le contexte géopolitique est en ébullition.

«Nous sommes fiers de contribuer à un groupe qui est au cœur d’une industrie devenue incontournable», a dit Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe pour le Québec de La Caisse (le nouveau nom de la Caisse de dépôt et placement du Québec).

Groupe Océan, avec ses trois chantiers de construction navale, entend bénéficier des retombées de la Stratégie nationale de construction navale.

«Ça fait longtemps qu’on s’y prépare. On est déjà dedans. [...] C’était déjà prévu que le gouvernement allait poursuivre ces investissements-là, principalement au niveau de la Garde côtière et de l’armée», a poursuivi M. Tanguay en rappelant que l’entreprise a déjà des contrats en cours de réalisation avec le fédéral.

Selon Bicha Ngo, présidente-directrice générale d’Investissement Québec, la société d’État a élargi, il y a quelques mois, ses politiques afin de pouvoir investir davantage dans des projets de défense nationale. Toutefois, l’investissement annoncé au Groupe Océan n’est pas directement lié aux dépenses militaires, mais plutôt à la protection du siège social au Québec.

«Il y a des opportunités pour les entreprises québécoises de participer dans le secteur de la défense et, du coup, il était important pour nous de pouvoir se positionner pour les aider», a-t-elle tout de même reconnu.

De son côté, la Caisse se dit en réflexion par rapport à son rôle pour soutenir les entreprises québécoises intéressées par l’augmentation des dépenses militaires. Groupe Océan emploie 1100 personnes, dont près de 1000 au Québec.