Environ 500 personnes marchent en mémoire de Nooran Rezayi, l'ado de 15 ans abattu à Longueuil

Environ 500 personnes se sont réunies pacifiquement à Saint-Hubert, sur la rive sud de Montréal pour rendre un hommage à Nooran Rezayi, le jeune de 15 ans abattu par un policier la semaine dernière.

« À ceux et celles qui ont exprimé un soutien sincère nous disons merci. Cette tragédie n’est pas seulement la nôtre, elle est collective », a soufflé, en larme, la soeur de Nooran Rezayi devant une foule émotive rassemblée au parc Marcel-Simard.

Plusieurs amis du défunt ont ensuite difficilement pris la parole, le décrivant comme un ami, un frère aimant.

« Ce n’est pas normal qu’un jeune de 15 ans meure d’une injustice policière », a sangloté, micro à la main, un des adolescents ayant organisé l’évènement, en collaboration avec la famille Rezayi.

Une marche en hommage au jeune Nooran Rezayi, abattau par un policier de Longueuil le 21 septembre 2025, non loin du lieu du drame, ce samedi 27 septembre 2025. On voit ici des proches de Nooran Rezayi qui ont pris la parole lors du rassemblement. Photo Zoé Arcand Photo Zoé Arcand

« Justice pour Nooran »

Il portait, comme plusieurs autres, un chandail à l’effigie du jeune décédé.

« Justice pour Nooran » a crié la foule, calmée aussitôt par l’un des jeunes ayant organisé le rassemblement.

« On garde le calme et on ne crie pas, par respect pour la famille », a-t-il sommé.

L’avocat de la famille Me Fernando Bolton, qui faisait partie de la foule, a exigé une « meilleure communication de la part du Bureau des enquêtes indépendantes », qui s’est montrée avare de commentaire jusqu’à maintenant.

Le porte-parole de l’Association de la sépulture musulmane du Québec, Naazar Saaty, a pour sa partdemandé que des caméras corporelles soient portées par les policiers des corps de polices majeurs ceux de Longueuil et Montréal.

Les policiers du Service de police de l’agglomération de Longueuil présents sur place se sont faits très discrets lors de l’événement qui s’est déroulé dans le calme. Peu après la marche, le corps policier a tenu à souligner que le tout s'est déroulé « dans le respect mutuel, le calme et la dignité,[...] témoignant d'un profond élan de solidarité et de recueillement ».

Tension et appels au calme

À la fin du rassemblement, précédé d'une courte marche silencieuse, à laquelle environ 500 personnes ont participé selon les autorités, l’un des jeunes organisateurs a invité la foule à quitter les lieux pacifiquement afin de « respecter les habitants du quartier ».

Au moins une centaine de personnes sont tout de même restées sur place, faisant aller des tambours et criant «pas de justice pas de paix» et « nos enfants sont tués au Québec » alors que les organisateurs tentaient de les disperser.

Le silence réclamé par les proches du jeune n’a pas fait l’unanimité dans la foule. Siham, une mère de famille résidant près des lieux du drame, aurait souhaité pouvoir « faire sortir les émotions [qu’elle avait] sur le cœur ».

À ses yeux, qu’une personne du quartier ait appelé la police en déclarant qu’un groupe de jeune était armé représente « un bris du sentiment de communauté ».

« Cette personne est aussi responsable de la mort du jeune», croit celle qui a martelé qu’un « gang d’amis qui jouent à un sport, ce n’est pas un gang de rue », a-t-elle déploré.

Alors que l'événement s'est déroulé dans le calme, la tension a monté lorsque certains manifestants ont remarqué la présence d'une équipe de Rebel News, un média d'extrême droite. Plusieurs ont enfilé des masques et l'ont repoussée hors du parc en la qualifiant de « fasciste ».

L'anti-émeute est ensuite débarqué en tappant sur leur boucliers, sans pour autant que la situation n'escalade.

D’autres évènements en hommage à Nooran Rezayi sont prévu dans les prochains jours, alors que la famille se dissocient de ceux-ci. Le prochain devrait se tenir dès dimanche, avec une marche prévue pour se rendre jusqu’au quartier général de la police de Longueuil.