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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Des centaines de faux certificats de vaccination fabriqués: un pharmacien fraudeur continue d’exercer

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Yves Poirier

2025-05-14T16:11:02Z
2025-05-14T18:48:42Z
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Un pharmacien montréalais qui a admis avoir été payé après avoir fabriqué des centaines de faux certificats de vaccination durant la COVID entre 2021 et 2022, alors qu’il était aux études, exerce toujours sa profession sans contrainte disciplinaire, a appris TVA Nouvelles. 

Le pharmacien en question s’appelle Marc Tinawi. Le jeune homme n’était cependant pas pharmacien au moment des faits. Il était à l’époque étudiant en pharmacie.

Ces informations troublantes ont été découvertes en parcourant une récente décision du conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

Captures/TVA Nouvelles
Captures/TVA Nouvelles

Durant la COVID, alors qu’il était à sa quatrième année en pharmacie à l’Université de Montréal, il était venu dans une pharmacie offrir son aide en lien avec la vaccination.

L’un des pharmaciens qui l’a accueilli lui a donné accès au Registre de vaccination du Québec ainsi qu’à son mot de passe pour qu’il y inscrive les vaccinations effectuées, sans se douter que l’étudiant avait l’intention de réaliser des centaines de fausses inscriptions.

Dans la décision du conseil de discipline du Québec, on apprend que l’étudiant, qui est devenu pharmacien, «a finalement avoué, lors de l’enquête du plaignant, avoir fait entre 200 et 400 fausses inscriptions au Registre entre la fin décembre 2021 et la mi-janvier 2022 et ce, à la demande de membres de sa famille et, par la suite, de connaissances et de demandes reçues via Snapchat».

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«Monsieur [M.T.] a été illégalement rémunéré par des tiers pour ces fausses inscriptions au Registre, hors la connaissance de l’intimité et du personnel de la pharmacie, poursuit-on. À partir des informations obtenues lors de l’enquête, 334 fausses inscriptions au Registre faites au nom de l’intimé visant environ 166 patients ont été dénombrées.»

«C’est profondément inacceptable» 

Rencontré par TVA Nouvelles, la directrice générale de l’Ordre des pharmaciens du Québec a admis avec une certaine frustration être incapable d’intenter de recours disciplinaire contre le pharmacien, parce qu’au moment des faits, il était étudiant et non membre inscrit de l’ordre.

«Si vous m’aviez vue lorsque j’ai vu la décision, j’ai failli avaler ma gorgée de café de travers, a commenté Manon Lambert. C’est profondément inacceptable. Le problème, c’est que le cadre juridique ne nous permettrait pas d’intervenir [...] parce qu’il était étudiant au moment des faits.»

Le conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens a-t-il frappé sur le mauvais clou? Dans sa récente décision disciplinaire, le conseil condamne le pharmacien Joseph Alexander Basa, qui a accueilli l’étudiant M.T., à payer une amende de 15 000$.

M. Basa a reconnu qu’il aurait dû faire preuve de plus de vigilance auprès de l’étudiant, qu’il croyait de bonne foi.

M. Basa n’était pas au courant du stratagème des fausses inscriptions au Registre et n’y a pas participé personnellement.

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