Des centaines de clients mécontents non remboursés: un commerce de Québec dans l’eau chaude
En plein cœur du litige, le propriétaire mène la grosse vie

Jérémy Bernier
De nombreux clients d’un centre de liquidation de Québec affirment avoir été floués par le propriétaire, qui tarde à les rembourser, alors qu’ils ont dépensé jusqu’à quelques milliers de dollars pour des biens qu’ils n’ont jamais reçus.
«Ça avait l’air fiable, on lui faisait confiance. Mais j’ai bien l’impression qu’on ne reverra jamais notre argent...», peste Tommy Tremblay.
Au début de mois de juin, M. Tremblay s’est laissé tenter par une offre alléchante de Liquidation Extrême, une entreprise qui est installée à Québec et à Lévis. On annonçait entre autres des voiturettes de golf, des VTT, des vélos et des trottinettes électriques à un prix ridiculement bas.

Les clients avaient alors la possibilité de précommander les produits en magasin ou de faire un virement bancaire directement au numéro de téléphone du président de l’organisation, Éric Barrette.
C’est ainsi que M. Tremblay a transféré 460$ pour réserver le bien tant convoité. Et il n’est pas le seul. D’après nos sources, ce seraient plusieurs centaines de milliers de dollars qui auraient été obtenus par le commerçant de cette façon.
Il affiche ses richesses
Or, les semaines passaient et la date d’arrivée de la marchandise continuait d’être repoussée.
«Il trouvait toujours des excuses. On a commencé à se dire que c’était trop beau pour être vrai», lance Camille Gagné, qui a déboursé près de 4000$ dans cette affaire.

Un groupe s’est alors créé sur les réseaux sociaux pour s’organiser et dénoncer la situation. En date du 19 août, plus de 650 personnes faisaient partie de ce regroupement, où certains affirment avoir perdu des dizaines de milliers de dollars.
Le Service de police de la Ville de Québec confirme qu’une enquête est en cours dans ce dossier.
Visiblement peu ébranlé, le président de l’entreprise s’est procuré une nouvelle voiture d’une valeur d’environ 250 000$ et s’est rendu en Tunisie pour y subir une liposuccion et se faire poser de nouvelles dents, et ce, en plein cœur du litige.

«Je décalisse en première classe [...] parce que moi, c’est pas vrai que je vais être [...] collé avec quelqu’un qui n’a pas la même odeur que moi», a d’ailleurs dit M. Barrette dans une vidéo publiée le 7 juin dernier.
Menaces et fermetures
Contacté par Le Journal à plusieurs reprises, M. Barrette n’a pas daigné répondre à notre demande d’entrevue. L’homme de 40 ans, qui a été reconnu coupable de voies de fait dans un contexte conjugal en juillet dernier, a toutefois été très vocal sur les réseaux sociaux.
Il prétend notamment qu’il a été victime de fraude de la part de son fournisseur.

«Nous sommes à évaluer l’ensemble des options afin de vous offrir un plan de remboursement clair [...], tout en évitant la fermeture définitive de nos magasins», a-t-il écrit dans une lettre adressée à ses clients.
M. Barrette dénonce également avoir été victime de menaces et de méfaits dans son commerce de l’avenue Taniata, depuis le début de la saga. Il a fermé boutique de façon temporaire pour «protéger [ses employés]».
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