Des «biberons tueurs» du 19e siècle retrouvés à Montréal: «c’est inestimable»

La découverte d’artefacts du 19e siècle sur le site de la nouvelle maison de Radio-Canada, à Montréal, prouvant la présence au Québec d’un «biberon tueur» lié à la mort de nombreux poupons est «inestimable», selon une historienne qui y voit un élément qui permet de mieux comprendre la vie quotidienne de nos ancêtres.

«On connaissait l’existence de ces biberons à tube qui étaient très populaires en Europe, en France notamment», a expliqué Denyse Baillargeon en entrevue à TVA Nouvelles. «C’était moins clair si ça avait été répandu au Québec. C’est le genre de données historiques qui sont difficiles à cerner.»

L’objet a obtenu une triste réputation à travers les années puisque sa conception permettait la prolifération de bactéries qui ont causé beaucoup de problèmes de santé, chez les jeunes enfants qui l’utilisaient.

«Au 19e siècle, ce biberon-là en particulier a posé beaucoup de problèmes parce que c’était un biberon qui était muni d’un très long tube de caoutchouc», a illustré l’historienne. «Ça faisait en sorte que le lait stagnait longtemps dans le tube, et comme c’était un tube de caoutchouc assez étroit, c’était presque impossible de le nettoyer correctement.»

«Donc quand on le remplissait à nouveau de lait, même s’il était potable, il se contaminait en transitant dans le tube et ça créait de la mortalité infantile», a-t-elle poursuivi.

La commercialisation du biberon est survenue à une époque où le public ne connaissait pas la théorie des germes de Louis Pasteur. Par conséquent, peu de parents étaient conscients de sa dangerosité.

«On a de la difficulté à imaginer ça aujourd’hui, mais la théorie des germes, il y avait beaucoup de médecins qui n’y croyaient pas, parce que le germe, on ne le voit pas, a raconté Mme Baillargeon. Ç’a pris du temps avant de s’implanter.»

Voyez l’entrevue compète dans la vidéo ci-dessus.