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L'article provient de TVA Nouvelles

Des besoins criants en santé mentale, mais des ressources insuffisantes

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Kate Tremblay | TVA Nouvelles

2023-02-09T22:16:51Z
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Même si on en sait encore très peu sur l'état de santé de l'individu à l'origine du drame survenu dans une garderie de Laval, cette tragédie rappelle que de nombreuses personnes sont aux prises avec des souffrances de toutes sortes au sein de la société.

Des voix se sont élevées mercredi pour dénoncer le manque de ressources en santé mentale, à commencer par Charles Cantin un criminaliste qui travaille à Saguenay. Il a expliqué qu’il côtoie la détresse psychologique au quotidien dans le cadre de sa pratique.

«Quand on voit des choses semblables, on se dit que c'est de la folie, que ça n'a pas de sens», a affirmé l’avocat.

Parmi ses clients, nombreux sont ceux qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale et plusieurs d'entre eux n'ont pas accès aux ressources dont ils auraient besoin.

«Je crois qu'au Québec, présentement, on est sous-financé à ce chapitre-là», a soutenu M. Cantin.

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Selon lui, le gouvernement du Québec aurait intérêt à s'inspirer des pays scandinaves qui consacrent une bonne proportion de leur budget dédié à la santé, aux problèmes de santé mentale.

«Plus particulièrement en Suède, on y consacre environ 16 % du budget et c'est un des pays qui performent le mieux au monde dans le domaine de l'encadrement et de la prévention en santé mentale», a-t-il précisé.

Même s'il est encore beaucoup trop tôt pour présumer de l'issue des procédures judiciaires dans le dossier de l'individu tenu responsable de la tragédie, Charles Cantin demande à la population de faire confiance au système.

«Quand on est en crise et qu'on doit attendre six mois [ou] même un an pour recevoir de l'aide, ça n'a pas de sens», a indiqué de son côté Guylaine Laberge, directrice générale du Maillon - un organisme qui offre du soutien aux familles affectées par la maladie mentale.

Selon Mme Laberge, la région du Saguenay - Lac-Saint-Jean est aussi en manque de ressources, par exemple, un centre de crise capable de répondre rapidement aux besoins.

«Il y a des efforts qui sont faits oui, mais ça prend des interventions rapides, a-t-elle mentionné. Quand on est en détresse, ce n'est pas demain matin qu'on a besoin [d’aide], c'est immédiatement. Je ne sais pas si le monsieur avait un problème, mais une chose que je sais par contre, c'est qu'il avait besoin d'être entendu.»

L'organisme constate qu'il y a encore beaucoup de préjugés envers ceux qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.

«Des événements comme celui-là font naître une crainte chez les gens, a expliqué Mme Laberge. Plusieurs pensent que toutes les personnes qui ont cette problématique en arrivent-là, mais c'est loin d'être la majorité. Quand on comprend, on sait qu'il n'y a pas toujours de la dangerosité, au contraire, la personne est capable d'avoir une vie saine.»

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