Des bagages à 33 G$ pour les compagnies aériennes: «une sorte de prise en otage du passager»


Flavie Gauthier
Les multiples frais de bagages imposés par les compagnies aériennes sont «une sorte de prise en otage du passager» qui survient en raison de l’augmentation de leurs coûts d’exploitation, selon l’expert en aviation Mehran Ebrahimi.
• À lire aussi: Frais pour des bagages de cabine chez Air Transat: «Ça n’a pas d’allure», selon des voyageurs
• À lire aussi: Air Canada: vous devez maintenant payer pour changer de siège avec certains tarifs
• À lire aussi: Flight Network, Kiwi: des sites de vols à bas prix chargent jusqu'à 3 fois plus cher pour vos bagages
Les compagnies aériennes ont empoché 33 milliards de dollars avec leurs frais de bagages en 2023, selon une étude de IdeaWorks.
Au cours des dernières années, plusieurs transporteurs ont aussi décidé d'élargir ces frais jusqu'aux bagages à main.
«Le prix des billets d’avion n’a pas augmenté depuis les années 80», a lancé le professeur à l’UQAM Mehran Ebrahimi, au micro de Mario Dumont à QUB.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Pour le chercheur, si les billets ne changent pas de prix, mais que le coût du carburant et de la main-d’œuvre augmentent, les compagnies aériennes doivent trouver d'autres sources de revenu.
«Un des moyens les plus faciles, c'est une sorte de prise en otage du passager, c'est de dire, tu pars en voyage, très bien, je te donne un siège dans l'avion. D'abord, si tu veux choisir ton siège, il faut que tu payes», mentionne l'expert.
Une stratégie marketing est ainsi mise de l’avant pour attirer les voyageurs sur des sites qui annoncent des prix de vol très bas. Lorsque toutes les informations personnelles sont remplies, le prix final augmente puisque plusieurs frais y sont ajoutés.
«Quand une chaîne de pharmacie vous dit "Venez acheter trois paquets de mouchoirs à 29 sous", une fois que vous êtes entrés, ils savent qu'ils ne font pas d'argent avec ça, mais ils savent qu'une fois que vous êtes entrés dans la pharmacie, vous allez sortir avec plusieurs autres achats», affirme le professeur en insistant sur le fait que la tendance continuera d’accélérer.
Mehran Ebrahimi affirme que les compagnies aériennes souhaitent se détacher de la responsabilité des coûts élevés.
«Votre billet coûte cher, ce n’est pas le billet, c'est parce que vous partez avec une valise, c'est parce que vous voulez un siège avec plus d'espace, parce qu'il y a la taxe de l'aéroport, parce qu'il y a la taxe de ceci, cela», indique-t-il.
Écoutez l'entrevue complète en cliquant sur le lien ci-haut