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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«Des animaux morts, des excréments partout»: l’achat de sa maison vire au cauchemar

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Agence QMI

2025-08-06T15:47:24Z
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Des animaux morts, des excréments, de la moisissure et même du mazout... l’achat d’une maison a tourné au cauchemar pour une propriétaire qui estime être victime «du plus gros dossier de vices cachés de l’histoire du Québec». 

C’est en 2020 que Lysia Carrier, architecte designer, a cru avoir trouvé la maison parfaite à Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie, pour s’offrir un nouveau départ avec ses deux enfants. Malgré la déclaration du vendeur et une inspection, ce n’est que lorsqu’elle a commencé ses premières rénovations que le rêve a tourné au cauchemar.

«J'avais l'intention de faire tomber des murs. La découverte s'est faite instantanément. Ça a pris la première heure pour que le cauchemar commence», a-t-elle raconté au micro d’Isabelle Perron à QUB radio et télé, diffusé simultanément sur les ondes du 99,5 FM à Montréal, mercredi.

De la moisissure sous le plancher et au mur.
De la moisissure sous le plancher et au mur. Photos : Lysia Carrier.

Derrière les murs, elle découvre des fils à découvert, de la laine noircie, des excréments, des insectes, des souris et des carcasses d’animaux qui «tombaient» du plafond. Une semaine après, une fuite d’eau a commencé à inonder la cuisine jusqu’au sous-sol, idéal pour la prolifération de la moisissure et la présence de poissons d’argent.

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«Ça coulait jusqu'en bas. [...] [Et] les poissons d'argent, si on se lève le matin, on check nos vêtements, [...] ça se promenait. Je travaille, ça me tombe sur la tête. Il y en avait partout.»

Derrière les murs, Lysia découvre de la laine noircie, des excréments et carcasses d’animaux.
Derrière les murs, Lysia découvre de la laine noircie, des excréments et carcasses d’animaux. Photos : Lysia Carrier.

Importante fuite d'eau jusqu'au sous-sol
Importante fuite d'eau jusqu'au sous-sol Photos : Lysia Carrier.

Décontamination totale

Mais le pire n’était pas encore arrivé. C’est en retirant une vieille céramique qu’elle a découvert que la dalle «transpirait d’huile noire».

La présence de mazout dans une propriété peut s’expliquer en fonction de l’âge de la maison.

«Il peut y avoir eu un réservoir de mazout, les gens se chauffaient avec un système de fournaise», a indiqué Yanic Parent, courtier immobilier, également en entrevue à Qub.

Le problème, c’est que «quand on parle d'odeur de mazout ou de mazout au sol, c'est l'enfer, on parle de test de sol et potentiellement de décontamination».

La présence de mazout force une décontamination de la propriété.
La présence de mazout force une décontamination de la propriété. Photos : Lysia Carrier.

«À partir du moment où ton assureur ou la banque est au courant de ça, certains ne veulent même pas financer, des assureurs qui ne veulent pas assurer, c'est l'enfer, le bordel. [...] il faut décontaminer, excaver, des fois, on est obligé de défaire la base, la dalle de béton de la maison», a ajouté M. Parent.

Et c’est exactement ce qui s’est passé pour Lysia. «Officiellement, elle était inhabitable, mais on ne le savait pas, a-t-elle déploré. Non seulement je n'étais plus hypothécable, mais en plus de ça, la maison ne valait plus rien [...]. Tout ce que j'avais mis là-dedans n’avait plus aucune valeur.»

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Photos : Lysia Carrier.
Photos : Lysia Carrier.

«Pas si pire»

Malgré les déclarations de vente affirmant l'absence de problèmes, l’ancien propriétaire aurait admis qu’«[il] ne [croyait] pas que c'était si pire que ça», lorsque la jeune femme la contacter dès l’apparition des premiers problèmes.

«J’ai compris qu'il était au courant. Bien que la déclaration du vendeur disait [que] non, il n'y en avait pas.»

Pour le courtier immobilier, le vendeur vient s’incriminer directement. «Tous les petits animaux qu'on peut retrouver dans une maison, ça fait partie de la déclaration du vendeur. C'est la déclaration obligatoire et c'est une omission de ne pas le faire à ce moment-là. Il faut déclarer tout ce qu'on connaît sur la propriété.»

«Si vous avez un petit doute dans votre tête, ‘’Je le déclare-tu ou je ne le déclare pas?’’ Ça, c'est le signal pour dire ‘’Je le déclare’’», estime-t-il.

Photos : Lysia Carrier.
Photos : Lysia Carrier.

5 ans de procédures

Après cinq ans et demi de procédures, de travaux qui ont coûté «dans les six chiffres», retardés par la pandémie de COVID-19 et un long processus judiciaire entamé dès la découverte des vices, le procès s'est finalement tenu en 2024 et lui a donné raison face au vendeur.

Il reste encore à établir la responsabilité du courtier et de l’inspecteur dans cette affaire.

«Malgré tout, je pense que j'ai le plus gros dossier de vice-caché de l'histoire du Québec», a déclaré Lysia. Même Yanic Parent a affirmé qu’au cours de sa carrière de courtier, il n’avait «jamais vu ça».

Photos : Lysia Carrier.
Photos : Lysia Carrier.

Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.

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