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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Derrière le scandale de SAAQclic

Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-09-01T15:30:00Z
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La commission Gallant, autour du scandale de SAAQclic, pourrait bien être le dernier clou dans le cercueil du gouvernement de François Legault. 

Car ce ne sont plus seulement les orientations idéologiques du gouvernement qui sont contestées, son impuissance politique ou même sa compétence.

C’est son intégrité. À tort ou à raison, on le saura au terme de l’exercice. Mais une fois que ce soupçon s’accroche à un gouvernement, il lui devient très difficile de s’en détacher.

Démocratie

Pourtant, au-delà de la légitime colère des contribuables, il faut chercher à comprendre ce que nous dit ce scandale de ce qu’est devenue la démocratie.

Théoriquement, en démocratie, nous élisons un parti, qui forme le gouvernement et qui exerce dès lors le pouvoir. Les ministres sont responsables de ce qui se passe sous leur autorité: c’est ce qu’on nomme la responsabilité ministérielle.

Quant à l’administration publique, elle doit faire ce qu’on lui dit, elle est soumise au politique.

Mais cette vision n’est-elle pas décalée dans nos sociétés qui ne se gouvernent plus de cette manière depuis longtemps?

Trop souvent, aujourd’hui, un ministre n’est que le porte-parole de son ministère.

S’il cherche à le gouverner vraiment, on l’accusera d’ingérence politique. Autrement dit, l’administration déclasse le gouvernement.

Bureaucratie

On l’a aussi vu au fil du temps au ministère de l’Éducation, où de nombreux ministres, de Jean Garon à Michelle Courchesne jusqu’à Bernard Drainville (dont le bon travail est incontestable), ont cherché à ramener l’école à sa vocation fondamentale, mais ont été bloqués par la machine.

De même lorsqu’il est question de racisme systémique. En 2020-2021, François Legault y avait tenu tête médiatiquement, sans savoir que l’administration publique québécoise faisait déjà usage pratiquement de ce concept, sans jamais l’avoir validé démocratiquement.

Autrement dit, nous subissons à la fois le gouvernement des juges, mais aussi celui des bureaucrates. Sommes-nous encore vraiment en démocratie? Telle est la question.

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