Chances de marquer: derrière le premier trio du Canadien, c’est le calme plat

Jonathan Bernier
L’éclosion de plus en plus assumée de Juraj Slafkovsky est de bon augure pour l’avenir du Canadien. Elle tend à démontrer que le Tricolore mise enfin sur un vrai premier trio. Et vu le jeune âge de chacun de ses membres, il pourra compter sur lui pendant plusieurs saisons.
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«C’est encourageant. Ils trouvent une constance. C’est difficile de ne pas être excité par ça. C’est le fun à regarder», a indiqué Martin St-Louis après la victoire à sens unique contre les Ducks.
Ça, c’est la bonne nouvelle. Ce qui est inquiétant, c’est que derrière cette unité productive, c’est le calme plat. Sept des 11 derniers buts inscrits par le Canadien à forces égales l’ont été par le premier trio.

Mis au fait de cette tendance à quelques heures de la visite des Ducks, Nick Suzuki ne semblait pas trop s’en faire.
«Les autres trios obtiennent également des occasions de marquer. Ils n’ont simplement pas capitalisé», avait déclaré le capitaine.
Vraiment?
Pas sûr de ça. En tout cas, ce n’est pas ce que le tableau concocté par Sportlogiq démontrait.
Non seulement le premier trio est-il loin devant le reste du groupe en termes de temps de jeu, mais aucune autre unité n’a réussi à avoir un pourcentage de buts attendus positif (plus de 50%) tout en jouant au moins 10 minutes lors des trois affrontements précédant celui de mardi.
Petit rappel ici qu’un but attendu, c’est la chance qu’un tir trouve le fond du filet. La provenance du tir, le mouvement de la rondelle avant le lancer, la présence d’un écran ou pas de même que plusieurs autres données sont compilés pour établir la chance que ce tir soit un but.
Par exemple, un tir de l’enclave à la suite d’une passe transversale vaut plus qu’un tir de la ligne bleue sans écran devant le gardien.
Bref, du groupe, l’unité de Caufield, Suzuki et Slafkovsky pointe en tête de lice avec un pourcentage de 58,1%, ce qui est à des années-lumière du 27% de celle de Tanner Pearson, Jake Evans et Josh Anderson qui se classe au deuxième rang.
Un retour de l’équilibre?
Cela dit, la combinaison Joshua Roy-Alex Newhook-Joel Armia apparaît intéressante considérant que la statistique de 66,1% a été compilée strictement dans l’atroce défaite face aux Blues.
Évidemment, le match contre les Ducks est venu gonfler les données de façon spectaculaire pour tous les trios. Après tout, même mon trio dans la Ligue dépression du lundi soir à Granby aurait bien paru. C’est pourquoi il n’a pas été pris en compte.
On peut se demander si le retour de Brendan Gallagher, dont la suspension de cinq matchs est terminée, aura une incidence sur l’équilibre et la production des autres trios.
Considérant qu’il n’avait récolté que quatre points à ses 17 derniers matchs, rien n’est moins sûr.
| Combinaisons | Temps de jeu | % de buts attendus pour |
|---|---|---|
| Caufield-Suzuki-Slafkovsky | 35min 18s | 58,1 % |
| Pearson-Evans-Anderson | 16min 23s | 27,0 % |
| Armia-Gignac-Anderson | 11min 31s | 23,3 % |
| Pezzetta-Gignac-Ylönen | 9min 30s | 74,4 % |
| Pearson-Evans-Ylönen | 8min 44s | 17,3 % |
| Pezzetta-Condotta-RHP | 8min 3s | 43,5 % |
| Armia-Newhook-Roy | 7min 49s | 66,1 % |