Déroute dans les sondages: «Québec solidaire est juste dans une phase de transition», dit Émilise Lessard-Therrien
Marie-Anne Audet
La déroute de Québec solidaire, qui a chuté en cinquième place des intentions de vote dans le dernier sondage Léger, n’est pas surprenante, selon l’ex-porte-parole féminine du parti Émilise Lessard-Therrien.
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«Ça ne va pas super bien, mais en même temps, je pense qu’il ne faut pas tellement se surprendre. Je pense que les dernières années ont été un peu houleuses», a-t-elle déclaré au micro de Benoit Dutrizac à QUB radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM Montréal.
La formation de gauche, qui arrive désormais derrière le Parti conservateur du Québec, avec 10% d’appuis, selon le coup de sonde publié mercredi, a écopé d’un climat d’hostilité marqué par des luttes intestines.
Ce sont ces tensions qui ont accéléré en mars dernier le départ du porte-parole masculin Gabriel Nadeau-Dubois, qui voyait son leadership de plus en plus remis en question au sein du parti.
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Émilise Lessard-Therrien, qui a également quitté ses fonctions en avril 2024, s’est d’ailleurs montrée très critique à l’endroit de son homologue masculin.
Toutefois, Québec solidaire peut toujours remonter la pente d’ici l’élection d’un nouveau porte-parole masculin, estime Émilise Lessard-Therrien.
«Québec solidaire est juste dans une phase de transition en ce moment. Ils sont en train de retomber sur leurs pattes, il y a probablement des nouveaux chevaux de bataille qui vont se dessiner. Il faut juste se donner le temps», a-t-elle dit.
La formation de gauche continue d’occuper une place importante dans la sphère politique québécoise, selon Mme Lessard-Therrien.
«Je pense qu’un parti qui est là pour les travailleurs, qui est là pour l’environnement, qui est là pour la justice sociale, dans un monde où les inégalités se creusent de plus en plus, où il faut revoir comment est-ce qu’on approvisionne nos chaînes, nos différentes chaînes de production [est essentiel]», a-t-elle plaidé.
«Comment est-ce qu’on peut revenir vers une production beaucoup plus locale, avec nos savoir-faire locaux? Moi, je pense que Québec solidaire a encore tout à fait sa place sur l’échiquier politique québécois», a ajouté l’ex-élue.
La campagne électorale fédérale, assortie à la guerre commerciale amorcée par le président américain, Donald Trump, a eu pour effet de jeter de l’ombre sur Québec solidaire, estime Émilise Lessard-Therrien, qui croit que QS n’a pas de contrepartie fédérale, contrairement aux autres partis au Parlement.
«Le Parti conservateur du Canada a quand même fait beaucoup les manchettes. C’est un peu son petit frère ou son cousin, le Parti conservateur du Québec. [...] Depuis des mois, on parle beaucoup des États-Unis. On parle du Canada. C’est plus difficile pour les partis au Québec, qui n’ont pas nécessairement leur ascendant au niveau national», a-t-elle illustré.
«Quand on pense au Parti Québécois, évidemment, [il y a] son ascendant [le Bloc Québécois]. Le Parti libéral [du Québec], il y a aussi ses accointances [le Parti libéral du Canada]», a-t-elle ajouté.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.