Convoi à Québec: des manifs démesurées selon le maire Marchand
De nombreux poids lourds ont déjà quitté le boulevard René-Lévesque
Jérémy Bernier et Marie-Pier Roy
Malgré le bon déroulement en majeure partie des manifestations anti-mesures sanitaires à Québec, le maire Bruno Marchand ne veut pas en faire une habitude chaque fin de semaine.
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« Chaque week-end, c’est vraiment démesuré. [...] J’espère qu’on va être capable de se donner du temps entre les manifestations pour pouvoir reprendre notre souffle », a affirmé le maire de Québec, Bruno Marchand, lors du bilan de la fin de semaine dimanche.

Dimanche, les organisateurs des convois ont affirmé qu’ils reviendraient « au besoin », s’ils n’obtenaient pas l’abolition de l’urgence sanitaire dans les prochaines semaines. Tous les manifestants étaient partis vers 17 h dimanche.
« On va décanter ça, on va regarder [...] comment ils vont réagir. Nous autres, on va réagir si ça ne marche pas. On va se trouver d’autres choses [pour se faire entendre] », a lancé Bernard « Rambo » Gauthier devant à peine quelques centaines de personnes.
Au terme de ce deuxième week-end de manifestation, le maire Marchand est encore satisfait du déroulement et il a même noté une « nette » amélioration au niveau du bruit. « On a eu très, très peu de plaintes au 311 », a-t-il fait remarquer.

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Citoyens excédés
Cependant, des citoyens qui n’en pouvaient plus des désagréments causés par les manifestants ont été ravis de pouvoir enfin retrouver la quiétude de leur centre-ville, dimanche soir.
« Je n’en pouvais plus, j’étais en train de faire des crises de panique. On est tous tannés, mais ils ne s’y prenaient pas de la bonne façon », estime Annie, qui habite sur le boulevard René-Lévesque.
Cette dernière a déposé des plaintes en raison du bruit ce week-end et le 5 février, bien qu’elle convienne que le rassemblement des derniers jours était moins cacophonique que le premier.

Maria Tremblay, qui demeure un peu plus loin, sur l’avenue Turnbull, espère de tout cœur retrouver la quiétude de son quartier pour de bon.
« J’étais stressée de me promener dans mon propre quartier. Samedi, j’ai pris des chemins différents pour me rendre où je voulais aller, pour m’éloigner de tout ça », raconte-t-elle.
Toutefois, pour plusieurs manifestants, le « combat pour la liberté » est d’ailleurs loin d’être terminé, malgré le déconfinement graduel bien amorcé au Québec et le délogement du convoi à Ottawa.

« Je suis convaincue qu’on a eu un impact sur les gouvernements, mais ils ne l’avoueront jamais. [Le mouvement] ne s’épuise pas et va revenir encore plus fort », a exprimé Catheryne Thiffault.
Plus de 160 infractions
De son côté, le Service de police de la Ville de Québec a remis « 63 constats en vertu de la réglementation sur la paix et le bon ordre, 75 constats en vertu du Code de la sécurité routière et 29 constats de stationnement » pour la fin de semaine complète.
Il y a également eu quatre arrestations, pour la journée de samedi seulement.