Dernière journée de grève à la STM, mais le conflit pourrait se prolonger

Laurence Morin
Si les quelque 2400 employés d'entretien de la Société de Transport de Montréal (STM) terminent leur neuvième et dernier jour de grève, mardi soir, l'incertitude persiste quant à une possible prolongation du conflit.
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Le président du Syndicat du transport de Montréal-CSN, Bruno Jeannotte, déclare, en entrevue à LCN, que la négociation reste prioritaire, mais n'exclut pas d'autres moyens de pression dans les semaines à venir.
Il se dit insatisfait de cette première séquence de grève.
«On s'attendait à avoir plus de discussions avec l'employeur, ça n’a pas été le cas malheureusement», commente-t-il.
L'intervention d'un médiateur nommé par le ministre du Travail, Jean Boulet, est toutefois accueillie favorablement. Une première rencontre s'est tenue lundi, et deux autres sont planifiées cette semaine. «Les deux parties voulaient l'arrivée du médiateur, poursuit M. Jeannotte. Donc pour nous, ça, c'est positif.»
Les positions entre les deux parties restent éloignées, notamment sur la question de la sous-traitance, un point de blocage majeur pour le syndicat qui y demeure fermement opposé. «Pour la sous-traitance, on n'est pas ouvert effectivement», tranche-t-il.
Si la STM évoque la nécessité de revoir son modèle pour assurer sa viabilité, le syndicat insiste sur l’importance d’investir dans ses employés.
«Les conditions de travail des travailleurs et des travailleuses dans l'entretien, ça devrait être une priorité pour la pérennité du transport en commun», souligne M. Jeannotte.
Le président du Syndicat du transport de Montréal-CSN n'écarte pas la possibilité que d'autres syndicats rejoignent le mouvement si les négociations stagnent.
«Si dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, on reste braqué chacun de notre côté, puis qu'il n'y a pas d'évolution, il va falloir s'attendre à d'autres scénarios possibles et éventuellement voir d'autres syndicats se joindre au conflit.»
Il affirme néanmoins que la grève n'est pas un objectif en soi, mais plutôt un moyen de faire avancer les négociations. «Ce n'est pas un choix, ce n'est pas une priorité pour nous [...] de faire la grève, indique-t-il. Ce qu'on veut, c'est prioriser la table de négociation pour que les choses changent.»
Pour les usagers qui craignent une nouvelle perturbation, Bruno Jeannotte se veut rassurant, tout en soulignant l'importance des négociations à venir.
«Si ça se passe bien, que l'employeur avance, on ne voit pas pourquoi on irait vers une grève. Ce n'est pas l'objectif», conclut-il.
Les horaires
Les perturbations aux horaires de bus et de métro prendront officiellement fin à 22h, mardi soir.
Avant cette heure, les services de bus et de métro seront réduits de 50% sur l’ensemble du réseau en dehors des heures de pointe et en soirée jusqu’à 22h. Les trains du métro effectueront donc un passager sur deux.
Autrement, le service régulier du métro sera offert de 6h30 à 9h38, de 14h45 à 17h48 et dès 22h, au moment où la grève prendra fin.
Quant au service régulier des bus, il sera offert durant ces heures: de 6h15 à 9h15, de 15h à 18h et dès 22h.
Voyez l'entrevue complète de Bruno Jeannotte ci-dessus.