Dernier match de Fleury au Centre Bell: Talbot: «Je suis tellement fier de lui»


Jonathan Bernier
Marc-André Fleury foulera la glace du Centre Bell pour la dernière fois. Ce sera l’occasion pour sa famille et ses amis de Sorel d’applaudir une carrière de 21 saisons.
Quelque part dans le vaste amphithéâtre, il y aura assurément quelques anciens coéquipiers. Ce sera le cas de Maxime Talbot, qui a partagé le vestiaire des Penguins avec Fleury pendant six saisons.
«Je suis tellement fier de lui, a lancé l’ancien attaquant, joint au téléphone mercredi après-midi. Quand tu penses au parcours d’un joueur de hockey, celui de Marc-André, c’est le parcours parfait.»
Vingt saisons, plus de 1000 matchs et bientôt au-delà de 575 victoires. Des statistiques auxquelles on peut ajouter ses trois coupes Stanley. Une carrière qui lui permettra assurément de faire son entrée rapidement au Temple de la renommée du hockey.

Au-delà des chiffres, ce qui remplit le cœur de Talbot, c’est de savoir que son vieil ami et cochambreur est encore le même deux décennies plus tard.
«Il est toujours demeuré proche de son monde et il a toujours joué au hockey avec beaucoup de plaisir, a mentionné Talbot. Quand tu t’amuses au boulot, c’est pas mal moins dur. C’est certain qu’il a dû vivre des incertitudes comme tout le monde, mais je pense que sa vision de tout ça est vraiment saine.»
Bonne humeur contagieuse
Cette fameuse vision, c’est aborder tout avec le sourire et la bonne humeur. Quand on connaît la pression qui vient avec le poste de gardien de but, on a d’autres choix de convenir qu’il s’agit d’une bonne recette.
«Je ne pensais pas qu’il allait jouer aussi longtemps que ça, a indiqué Talbot. Sa bonne humeur contagieuse fait qu’il est encore là.»
Et elle a, apparemment, contribué à rendre ses coéquipiers meilleurs.
«La nature humaine étant ce qu’elle est, parfois tu en donnes plus pour quelqu’un que tu apprécies et que tu aimes. La game 24, ça te tente plus de bloquer un tir pour lui», a affirmé Pascal Dupuis, coéquipier de Fleury de 2008 à 2016.
Toutefois, derrière ce sourire et cette bonne humeur sincère s’est toujours trouvé un athlète compétitif.
«C’est ce qui lui a permis d’être un très bon gardien aussi longtemps, a soutenu Dupuis. Que ce soit dans une pratique ou dans un match, il voulait arrêter toutes les rondelles. »
On ignore ce qui en est pour les entraînements, mais pour les matchs, on parle jusqu’ici de 27 001 arrêts. Il n’y a que Martin Brodeur (28 928) et Roberto Luongo (28 409) qui en ont réalisé davantage.
«Cette longévité, ce n’est pas rien. C’est une position exigeante physiquement. Avec, en plus, des gars toujours plus puissants, plus rapides, plus forts, qui foncent au filet, qui te rentrent dedans et qui essaient de prendre position», a souligné Dupuis.
Un «Penguin» avant tout le monde
À Pittsburgh, il y aura bientôt vingt ans que Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kristopher Letang portent le chandail des Penguins. Ils sont le cœur de cette concession. Toutefois, Talbot espère que, dans la ville de l’acier, on n’oubliera jamais la contribution de Fleury.
«Les Penguins, ce sera toujours l’équipe de Sid. Et c’est parfait comme ça. Ce qu’on oublie, par contre, c’est que Flower a été là avant tout le monde. Il a gardé les buts à 19 ans, avant le lock-out. Tout le reste de notre génération, on est arrivé après lui», a tenu à rappeler Talbot.
Il est également parti avant plusieurs d’entre eux, le jour où les Penguins ont permis aux Golden Knights de le réclamer lors du repêchage d’expansion. Certains auraient peut-être été abattus. Ce ne fut pas son cas.
«Là-bas, il est devenu une supervedette, a souligné Talbot. Encore plus qu’avec les Penguins. À Pittsburgh, il était adulé, mais quand il est arrivé à Vegas, il est devenu le visage de cette organisation.»
Un visage sur lequel est toujours apparu le même large sourire.