Dernier jour de canicule en France, la fournaise se déplace vers l'Allemagne
AFP
La vague de chaleur qui a frappé des millions d'Européens dès le début de l'été connaît mercredi son dernier jour en France, où elle a fait deux morts, et se déplace vers l'est et l'Allemagne.
• À lire aussi: Canicule en Espagne: un enfant de deux ans meurt à l'intérieur d'une voiture en plein soleil
• À lire aussi: «Cet évènement est inhabituel»: des millions d'Européens souffrent sous une canicule précoce
Il a fait plus de 40°C dans le sud de la France et 38°C à Paris mardi, mais il ne restera plus mercredi que quatre départements du centre de la France en alerte rouge, le plus haut niveau de vigilance.
Ce sera au tour de l'Allemagne de connaître mercredi son pic de chaleur, avec 38°C attendus à Berlin.
«C'est un peu comme un sauna», commente, fataliste, Nora, 18 ans, qui vend des fraises dans un kiosque sur une rue commerçante de la capitale allemande. «J'ai apporté deux litres d'eau fraîche, j'essaye de boire beaucoup», confie la jeune fille.
De telles vagues de chaleur sont «préoccupantes», mais «ce qui est encore plus effrayant, c’est que ça n'intéresse personne en politique, ou pas assez», se désole de son côté Marga, mère de deux enfants rencontrée à Francfort.
La Belgique a connu pour sa part plus de 35°C et l'Atomium, monument emblématique de Bruxelles en inox, sera fermé mercredi après-midi.
Les Pays-Bas ont quant à eux connu leur première «nuit tropicale» de l'année, avec des températures bloquées au-dessus de 20°C.
Climatiser
Si les vagues de chaleur en été ne sont pas nouvelles, après des décennies de combustion de charbon, de pétrole et de gaz responsables du réchauffement, les canicules surviennent plus tôt et plus tard dans l'année, et donc plus souvent hors vacances scolaires, en juin et septembre.
La France vient de connaître son deuxième mois de juin le plus chaud «depuis le début des mesures en 1900», avec une anomalie de température mesurée à +3,3°C, a précisé mercredi matin la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.
«On a plus de 300 personnes qui ont été prises en charge en urgence par les pompiers et deux décédées à la suite de malaises liés à la chaleur», a déclaré la ministre.
La vétusté et l'absence de climatisation dans les écoles françaises a provoqué un débat politique, le Rassemblement national (extrême droite) réclamant un grand plan pour la climatisation.
Près de 1900 écoles françaises mal équipées - pas de volets, pas de climatisation, pas de ventilateur... - ont dû fermer mardi, soit environ 3 % des établissements scolaires. D'autres ont fait classe dans la cour.
Ailleurs, la fermeture des écoles par fortes chaleurs est davantage ancrée dans les mœurs. Celles de Rotterdam ont fermé à midi mardi en vertu d'horaires dits «tropicaux». En Allemagne, les écoliers peuvent bénéficier du «hitzefrei», un congé pour cause de chaleur remontant au XIXe siècle.
Plongeons
Plusieurs villes françaises et européennes ouvrent davantage leurs parcs, comme Paris toute la nuit, proposent des lieux avec brumisateurs ou climatisation, et tâchent de contacter les personnes âgées isolées.
Les cours d'eau sont pris d'assaut. Des Parisiens ont plongé dans le canal Saint-Martin. Près d'Orléans, Salem Sardji, venu de région parisienne avec ses enfants, a bravé comme des milliers d'autres personnes l'interdiction de baignade dans un bras de la Loire.
Même l'Espagne, davantage équipée en climatisation, suffoque. Il y fera encore très chaud mercredi, même si des orages vont commencer.
Dans la province de Lérida en Catalogne, dans le nord-est du pays, les pompiers ont annoncé mardi la découverte de deux corps après un incendie.
Quelques heures plus tôt, toujours en Catalogne, la police avait signalé la mort d'un petit garçon de deux ans qui avait été laissé plusieurs heures dans une voiture garée en plein soleil.
Juillet vient à peine de commencer, mais la télévision andalouse Canal Sur a déjà respecté sa tradition annuelle et réussi à cuire un œuf dans la rue à Séville (sud), directement sur une poêle.
Une estimation du bilan des décès en lien avec la chaleur prendra des mois. Les canicules de 2003 et 2022 avaient provoqué respectivement 70 000 et 61 000 décès prématurés en Europe, selon des études d'excès de mortalité.