Dépenses d’alcool et de restaurants: la FTQ-Construction reverra ses politiques
L’organisation syndicale dit avoir mandaté une firme d’experts en décembre dernier
Jean-Louis Fortin et Sarah-Maude Lefebvre
Dans la tourmente pour des dépenses extravagantes d’alcool et de restaurants avec l’argent des travailleurs, la FTQ-Construction affirme qu’elle a entrepris très récemment de revoir ses politiques internes.
Mercredi, dans une déclaration écrite transmise à notre Bureau d’enquête, le plus important regroupement syndical de la construction au Québec a affirmé que son comité exécutif avait «déjà mandaté une firme d’experts externe en décembre 2024 afin de réviser l’ensemble de sa gouvernance et ses politiques de gestion».
«Le comité exécutif s’est aussi engagé à implanter les recommandations qui seraient faites», affirme la FTQ-Construction.
«Ces recommandations sont attendues dans les prochaines semaines et seront présentées à l’assemblée générale des directeurs et des représentant·e·s», conclut l’organisation, qui représente 70 000 travailleurs.
Pas d’entrevue
Par contre, la FTQ-Construction refuse depuis une semaine de commenter spécifiquement les dépenses dévoilées par notre Bureau d’enquête, dont des verres de scotch à 55$ chacun, des bouteilles d’alcool fort et du filet mignon au restaurant, le tout payé par les cotisations syndicales.
Il n’a pas été possible non plus de faire une entrevue avec le directeur général Éric Boisjoly, qui a personnellement signé une facture de boissons de plus de 1700$ au Manoir Saint-Sauveur en janvier 2024, après un souper arrosé pour 23 personnes qui avait coûté plus de 2800$ en nourriture et en vin.
Aussi, l’organisation ne veut pas donner de détails sur ses politiques actuellement en place en ce qui concerne les dépenses de fonction et la consommation d’alcool sur les heures de travail. Son responsable en santé et sécurité a commandé l’équivalent d’au moins 16 consommations d’alcool avec un seul invité, lors d’un dîner arrosé de vin, de gin et de bière, en mars 2024.
Le ménage à refaire
Si le concept d’une révision des politiques de gouvernance et de gestion à la FTQ-Construction apparaît familier, c’est qu’il avait déjà été claironné il y a une quinzaine d’années par l’ex-président de la FTQ Michel Arsenault.
À cette époque, les dépenses faramineuses de l’ex-directeur général de la FTQ-Construction Jocelyn Dupuis avaient fait la manchette. M. Arsenault avait alors assuré que le ménage avait été fait.
«En deux semaines, on a corrigé le tir. En deux mois, on a établi de nouvelles règles de gouvernance», avait-il déclaré en 2009 à La Presse canadienne.
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