«C’est une petite mine d’or»: dépenser plus de 1000$ pour que votre enfant puisse dormir
Les accessoires et les spécialistes pour bébés représentent un marché lucratif


Mathieu Boulay
Veilleuses, projecteur mural, peluches réconfortantes et même l’embauche de spécialistes, les parents en déficit de sommeil sont prêts à tout, même à dépenser plus de 1000$, afin que bébé puisse tomber dans les bras de Morphée.
Marie-Claude Gay et son conjoint, Maxime Pearson, en ont vu de toutes les couleurs les premiers mois de vie de leurs deux garçons, Victor et Léandre.
«Ils ont toujours eu le sommeil léger, raconte Marie-Claude Gay. On a notamment essayé le siège vibrant et la balançoire.
«On a acheté tous les types de suces imaginables. Voyant que ça ne fonctionnait pas, on a aussi essayé plusieurs sacs à dodo et même un oreiller pour bébé.»

Elle a de la difficulté à chiffrer toutes les dépenses encourues pour aider ses deux fils à dormir. Elle croit qu’elle a dépensé facilement un montant supérieur à 500$ en accessoires.
«C’est un peu gênant parce que nous sommes des personnes hyper responsables financièrement, précise-t-elle. Chaque dépense est réfléchie. C’est quand même fou de voir qu’on s’est rendus à acheter des trucs complètement inutiles.»
Une facture salée
En raison d’un problème important de reflux gastrique qui troublait son sommeil, la petite Livia-Rose a forcé ses parents à dépenser plus de 1000$ les premiers mois de sa vie.
«On a essayé plein d’accessoires comme une veilleuse avec du bruit blanc et un appareil avec une lumière rouge, explique sa mère, Joannie Rancourt. Voyant que ça ne fonctionnait pas, nous sommes allés voir un ostéopathe, un chiropraticien et un acupuncteur.»
Le manque de sommeil peut jouer des tours aux parents. Ils sont prêts à dépenser des fortunes afin que leur petit prince ou petite princesse fasse une bonne nuit de sommeil.
«Avec le post-partum, la fatigue, l’anxiété et la pression de l’allaitement, tu ne prends pas toujours des décisions éclairées, dit Mme Rancourt. Tu es prêt à essayer et à acheter n’importe quoi.»
Un marché intéressant pour les spécialistes
Lorsqu’ils sont à bout de ressources, les parents se tournent souvent vers des spécialistes en la matière pour les aider. Populaires en France, les experts en éducation au sommeil ne sont pas nombreux au Québec. La plus connue est Brigitte Langevin.
Malgré des forfaits personnalisés qui varient entre 160$ et plus de 650$, le carnet de rendez-vous de Mme Langevin est bien rempli depuis la pandémie.
«Je peux avoir entre 20 et 30 nouvelles consultations par semaine. Je suis une des moins chères dans le domaine, affirme-t-elle. En Europe, c’est encore plus cher.»
Selon la spécialiste, qui offre également des conseils gratuits sur ses réseaux sociaux, les accessoires sont souvent surestimés dans l’accompagnement de l’enfant dans sa routine du dodo.
«Il y a de l’argent à faire avec le sommeil. C’est une petite mine d’or, analyse Mme Langevin. Si les enfants ne dorment pas, les parents ne sont plus fonctionnels.
«Ils sont tellement fatigués qu’ils essayent beaucoup d’éléments farfelus. Le sommeil est un processus interne, chimique et physiologique.»
Des ostéopathes, chiropraticiens et acupuncteurs offrent également des séances pour bébés à un coût qui varie entre 80$ et 100$. Si un enfant a besoin de plusieurs séances, un parent peut se retrouver rapidement avec un trou dans son budget.
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