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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Dénoncé à l’UPAC: ce pharmacien aurait falsifié des centaines de preuves vaccinales

Son présumé complice aurait empoché près de 10 000$

Portrait de Mohammed-El Mahdi Zakaryaa, 27 ans, qui aurait produit des centaines de fausses preuves vaccinales dans une pharmacie de Montréal.
Portrait de Mohammed-El Mahdi Zakaryaa, 27 ans, qui aurait produit des centaines de fausses preuves vaccinales dans une pharmacie de Montréal. Photo tirée du Facebook de Meryem Errohi
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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2025-06-12T19:30:00Z
2025-06-16T20:26:04Z
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Un jeune pharmacien de Montréal a fait l'objet d'une dénonciation à l’Unité permanente anticorruption (UPAC) parce qu’il aurait vendu sur ses réseaux sociaux des centaines de fausses preuves vaccinales alors qu’il était étudiant durant la pandémie.

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«[Son présumé complice] est rémunéré par certains faux clients pour ses fausses inscriptions au registre de vaccination et estime son gain total à environ 10 000$», révèle une récente décision du Conseil de discipline de l'Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ).*

Zakaryaa, que l’on voit sur cette photo, a toujours nié les allégations liées aux fausses preuves vaccinales. La pharmacie qui l’a embauché n’est toutefois pas du même avis, selon la décision de l’Ordre.
Zakaryaa, que l’on voit sur cette photo, a toujours nié les allégations liées aux fausses preuves vaccinales. La pharmacie qui l’a embauché n’est toutefois pas du même avis, selon la décision de l’Ordre. Photo tirée du Facebook de Meryem Errohi

On apprend, dans ce document juridique, que deux étudiants de l’Université de Montréal en quatrième année de pharmacie auraient utilisé, en janvier 2022, le système d'une pharmacie Brunet de Saint-Laurent. Ils auraient alors inscrit entre 300 et 350 fausses preuves de vaccination contre la COVID-19 au registre de la Santé publique.

L’Ordre a confirmé au Journal que l’un des deux suspects dans ce dossier est Mohammed-El Mahdi Zakaryaa, 27 ans, devenu pharmacien en 2022. Un interdit de publication nous empêche toutefois de révéler l’identité de son complice, qui, lui, a reconnu sa culpabilité dans cette affaire.

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«[Mohammed-El Mahdi Zakaryaa] a toujours nié avoir participé au stratagème», rappelle Julie Villeneuve, directrice des communications de l’Ordre.

Toujours pharmacien, malgré tout

Selon la décision du Conseil de discipline, «la situation a été dénoncée à l’Unité permanente anticorruption (UPAC)». D’après nos informations, l’enquête sur les deux étudiants est toujours en cours.

L’OPQ indique de son côté que Mohammed-El Mahdi Zakaryaa demeure pharmacien. L’Ordre affirme qu’il ne peut pas sévir contre le vingtenaire parce qu’il n’était qu’un étudiant au moment des faits allégués.

Alors qu’il était étudiant en pharmacie, Zakaryaa aurait falsifié des preuves vaccinales dans ce Brunet situé à Saint-Laurent.
Alors qu’il était étudiant en pharmacie, Zakaryaa aurait falsifié des preuves vaccinales dans ce Brunet situé à Saint-Laurent. Capture d'écran de Google Maps

«Par contre, si un pharmacien (donc un membre de l’Ordre) était reconnu coupable d’une infraction criminelle, nous pourrions décider de le radier, suspendre ou limiter son droit de pratique», précise Mme Villeneuve.

Nos demandes d’entrevue avec M. Zakaryaa sont restées sans réponse jeudi. Selon le Tableau de l’OPQ, le Montréalais a pour principal employeur l’agence de remplacement «BeLocum».

Sa collègue déclarée coupable

Cette histoire rocambolesque est devenue publique puisque le Conseil de discipline de l’OPQ a condamné ce mois-ci une pharmacienne, Tin Wai Wendy Ngan, pour cette affaire.

«Elle a permis à des étudiants stagiaires en pharmacie d’utiliser sa clé Dossier Santé Québec (DSQ) pour inscrire des vaccinations au registre de vaccination du gouvernement du Québec, qui se sont avérées être, en grande partie, des inscriptions frauduleuses», lit-on dans la décision.

Mohammed-El Mahdi Zakaryaa, à gauche sur ce cliché, a désormais pour employeur l’agence de remplacement «BeLocum».
Mohammed-El Mahdi Zakaryaa, à gauche sur ce cliché, a désormais pour employeur l’agence de remplacement «BeLocum». Photo tirée du Facebook de Meryem Errohi

Mme Ngan a donc été reconnue coupable d’avoir ainsi commis un acte dérogatoire à l’honneur et à la dignité de la profession. Sa sanction sera annoncée au cours des prochaines semaines.

Notons que le stratagème frauduleux a été commis à la Pharmacie Brunet Clinique Mathieu Roberge et Joseph Alexandre Basa inc.

«La pharmacie nous confirme qu’une plainte a été déposée aux autorités policières et que la pharmacienne Tin Wai Wendy Ngan n’est plus à l’emploi», mentionne Catherine Latendresse, cheffe des communications du Groupe Metro, qui exploite la bannière Brunet.

* NDLR : Une version antérieure de l’article a erronément attribué ce passage de la décision à Zakaryaa plutôt que son présumé complice.

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