Denis Coderre revient sur sa défaite électorale pour la première fois: «Je suis allé en campagne pour les bonnes raisons»
Félix Lacerte-Gauthier
Revenant pour la première fois sur sa défaite électorale de novembre dernier, Denis Coderre s’est dit serein, vendredi, indiquant s’être engagé dans la reconquête de son poste de premier magistrat de la métropole pour les «bonnes raisons».
«J’ai voulu faire une campagne d’enjeux suite au livre que j’avais écrit. J’aime d’amour cette ville. J’aurais regretté toute ma vie, peu importe les résultats, si je n’y avais pas été», a-t-il confié.
Il s’exprimait au microphone de Benoit Dutrizac à QUB radio, dans le cadre de la visite du pape au Québec, pour laquelle il pilotera une campagne de financement. Il s’agissait de sa première entrevue depuis sa défaite électorale en novembre dernier.
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«On a été surpris [par la défaite], parce que jusqu’à la fin, on y croyait, mais il faut toujours respecter la légitimité du vote», a-t-il pondéré.
L’ancien maire de Montréal estime qu’il encaisse beaucoup mieux cette défaite que la précédente, en 2017, lorsque Valérie Plante avait été élue pour la première fois. «En 2017, j’avais vraiment des problèmes personnels, que j’ai réglés par la suite, mais j’avais frappé un mur», s’est-il remémoré.
«C’est important de se retrouver soi-même, de faire le vide et de prendre un «break»», a-t-il ajouté.
Pour rappel, M. Coderre avait été élu en 2013 à la mairie de Montréal, après avoir été député libéral fédéral dans la circonscription de Bourassa pendant 16 ans. Il a été défait en 2017 par Valérie Plante, avant de s’incliner à nouveau, quatre ans plus tard, en novembre dernier.
Sécurité publique
Au cours de l’entrevue radio, M. Coderre est également revenu sur la crise de violence armée qui frappe la métropole, estimant que les administrations municipales devraient avoir un rôle plus important à jouer.
«La première chose, c’est de retrouver le lien de confiance avec l’institution policière, deuxièmement, c’est de donner les effectifs et troisièmement, c’est de régler au plus vite la question des caméras portatives», a-t-il énuméré, lorsqu’interrogé à savoir ce qu’il ferait de différent de sa successeure.
Selon lui, la Ville doit se donner «les outils et les moyens» et avoir une meilleure communication, tant avec ses effectifs qu’avec le public.
«Il faut juste couvrir tous les angles et se dire que c’est l’affaire de tous et qu’on a tous un rôle à jouer», a-t-il ajouté.
Visite papale
À ses yeux, pour les Premières Nations, la visite du pape François cet été au Québec pourrait avoir un effet semblable à celui qu’a eu la Commission de la vérité et de la réconciliation, qui avait eu lieu en Afrique du Sud après l’apartheid.
«Ce n’est pas juste une visite, c’est de contribuer à la réconciliation et de finir un chapitre triste et tragique pour pouvoir repartir du bon pied», a souligné l’ancien maire.
Il croit à cet égard qu’un premier pas important a été fait lorsque le pape a présenté ses excuses aux Autochtones, en avril dernier au Vatican.
«On ne peut pas refaire le passé. Il faut assumer le présent et préparer l’avenir», a-t-il indiqué.