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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Denis Coderre a l’œil du tigre!

Denis Coderre pose en compagnie d’Artur Beterbiev après sa victoire contre Oleksandr Gvozdyk, le 18 octobre 2019, à Philadelphie.
Denis Coderre pose en compagnie d’Artur Beterbiev après sa victoire contre Oleksandr Gvozdyk, le 18 octobre 2019, à Philadelphie. Photo courtoisie
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Photo portrait de Réjean Tremblay

Réjean Tremblay

2022-07-19T09:00:00Z
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Ceux qui ont côtoyé Denis Coderre après sa première défaite contre Valérie Plante savent que l’ancien maire Coderre n’exagère pas. « La boxe m’a sauvé la vie. C’est dans un gym de boxe que j’ai entrepris une partie de ma reconstruction. J’ai eu le bonheur de m’entraîner en même temps qu’Artur Beterbiev, de me refaire une santé, c’est normal que j’y revienne et que j’essaie de redonner. » 

Cette fois, Denis Coderre ne pèse pas 300 lb. Il est en bonne santé, et hier, il se trouvait encore à St. Louis avec son fils pour une virée baseball père-fils. Tout au long de l’entretien, il avait une casquette des Expos à la main, prêt à l’enfiler au besoin. 

Et en fait, c’est Camille Estephan qui a fourni l’histoire. 

« C’est simple. J’ai mangé avec Denis Coderre à la Medusa jeudi dernier ; c’est instinctif, on a su qu’on partageait les mêmes valeurs humaines et sociales et qu’on se complétait dans nos compétences. Ça se résume vite. Denis Coderre devient un associé de Camille Estephan et d’Eye of the Tiger Management. Je ne sais même pas encore le titre officiel, mais nous faisons alliance. Il est la pièce manquante à l’entreprise », a précisé le promoteur.

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UN SPORT IMPORTANT

La passion pour la boxe de Camille Estephan est bien documentée. Il investit des sommes colossales pour que ses boxeurs soient bien traités et progressent. Un bon boxeur chez EOTTM a sa maison ou son condo et un compte de placements intéressant. Mettons qu’on est loin des ghettos habituels. 

Mais dans une situation mondiale chaotique et une crise financière qui s’annonce, Estephan doit consacrer beaucoup de temps et d’énergie à son autre passion. La finance.

Trouver la personne qui pourrait partager cette passion et porter une partie des responsabilités des affaires de boxe n’était pas une sinécure. Il a pensé à plusieurs gros noms. Mais les circonstances ne s’y prêtaient pas. 

« J’ai senti tout de suite avec Denis Coderre que j’avais la personne recherchée. Si j’avais été plus proche de Denis il y a 10 ans, il aurait été là tellement la connexion est importante », de dire Estephan.

C’est une évidence pour quiconque connaît Estephan. C’est un homme de résultats, un homme direct. Pas très politique. Sa visite devant les docteurs Horacio Arruda et Richard Massé dans les premiers mois de la pandémie l’avait ulcéré. À cause du mépris même pas camouflé des deux hommes. Il était reparti les jointures blanchies. 

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PLUSIEURS CONTACTS

Denis Coderre connaît tout le monde des affaires et de la politique. Plus les gens des médias. Il parle français, anglais, italien, créole et comprend l’espagnol. Il aime le monde et se retrouve toujours au milieu d’un attroupement quand il se pointe la face quelque part. 

Ça fait des années qu’Eye of the Tiger Management néglige les congrès des grandes fédérations de boxe comme la WBC, la IBF ou autre WBA. Coderre va être comme un poisson dans l’eau avec Mauricio Sulaiman et ses semblables. 

Et puis, entre ses deux défaites électorales, Coderre a siégé au conseil d’administration d’Eurostar, à une commission de la FIA, il travaillait avec Stephen Bronfman et avait un poste important chez Stingray. 

UN POISSON DANS L’EAU

Il va être encore plus dans son élément. L’ancien maire aime le sport et aime développer et bâtir des succès. Ceux qui l’ont connu comme ministre des Sports savent qu’il a sans doute été le meilleur de tous les temps pour les athlètes. À l’Immigration, il a osé prendre des décisions difficiles et controversées. À la mairie de Montréal, il était en voie de faire complètement oublier ses tristes prédécesseurs. Mais il abusait de ses forces et sa défaite contre Valérie Plante a été une véritable bouée de sauvetage. 

Il pourra faire grandir la boxe professionnelle au Québec et même à Montréal. Une ville communiste n’est pas nécessairement réfractaire au sport, on l’a vu à Moscou dans les années 1970 et 1980.

« Le Québec et Montréal sont une pépinière de boxeurs. Nous avons Marc Ramsay et nous sommes devenus une terre d’accueil pour les boxeurs du monde. Il faut œuvrer à décrocher de grands événements de calibre international, mais sans négliger le chez-nous. Il faut rejoindre notre monde et nos fans et s’occuper d’eux. En plus, la boxe est un formidable moyen pour aider les jeunes à s’intégrer dans la communauté et la société », reprend monsieur le maire.

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« Erik Bazinyan est un merveilleux jeune homme. Boxeur de grand calibre, père de famille. Il a appris le français chez nous. Il faut qu’on le connaisse mieux. C’est un modèle pour notre société », a-t-il ajouté.

Ce pauvre Bazinyan a perdu son père, âgé de 52 ans, il y a deux semaines. M. Bazinyan était en visite en Arménie et Erik et lui se textaient 10 fois par jour. Il a le cœur brisé, d’autant que le gouvernement arménien lui interdit de revenir au pays. Question de service militaire.

Estephan et Coderre vont s’asseoir d’ici quelques semaines. Question de définir avec plus de précisions les champs d’action. 

PIERRE BERNIER, LA FIN

L’association de Pierre Bernier avec EOTTM prend fin. 

Pierre Bernier l’a appris il y a une dizaine de jours. Il était l’annonceur maison depuis les débuts de l’entreprise.

C’était une passion dévorante pour lui. Ces derniers mois, Bernier a décroché des contrats en France et à Niagara.

« Ça m’a fait mal mais je continue ma carrière. J’ai déjà un retour prévu en France. Ils adorent les Québécois », a-t-il expliqué, hier.

Il gardait le sourire...

C’est son anniversaire de naissance ce matin. Bonne fête quand même.

Dans le calepin

Hans-Karl Mühlegg, le fondateur d’InterBox est décédé d’un cancer il y a deux jours.

Mes sympathies à la famille et aux proches.

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