Le prix des propriétés grimpe en flèche et l’état du parc immobilier se détériore. Les maisons qui restent abordables (et encore!) ont souvent manqué de beaucoup, beaucoup d’amour! Le Journal est allé à la rencontre d’acheteurs qui se sont lancés dans le projet de rénover une maison insalubre pour économiser des dizaines de milliers de dollars. Mais ont-ils remporté leur pari?

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«Il ne faut pas se fier aux émissions de construction, où on donne de gros coups de masse partout»: on ne doit rien laisser au hasard lorsqu’on amorce un processus de démolition.

À première vue, cette tâche peut sembler satisfaisante et moins compliquée que le reste de vos travaux. Mais avant d’évacuer votre frustration dans un mur de votre cuisine, plusieurs vérifications sont de mise, insiste Alexandre Perron-Hudon, expert-conseil, rénovation et construction résidentielle chez RénoAssistance.

Gare aux contaminants

Si vous rénovez une maison un peu plus âgée, la prudence est particulièrement importante.

« On avait souvent des contaminants dans les propriétés des années 1950. L’amiante, par exemple, peut se trouver dans la vermiculite, les teintures, l’isolation et la colle. »

- Alexandre Perron-Hudon, RénoAssistance

Photo fournie par Alexandre Perron-Hudon

L’utilisation de l’amiante est proscrite en construction résidentielle depuis 1990. Les maisons construites avant 1970 risquent particulièrement de comporter des matériaux dangereux comme la crocidolite, une variante d’amiante.

La poussière de peinture contenant du plomb, omniprésente dans les propriétés bâties avant 1960, peut aussi représenter un danger lors de la démolition. En cas de doute, faire appel à une compagnie de décontamination peut vous éviter de graves problèmes de santé.

Tuyaux et fils électriques

Même si vous planifiez de reconstruire vos systèmes de plomberie et d’électricité intégralement, vous ne pouvez pas vous en donner à cœur joie dans les installations désuètes. «Un tuyau coupé peut causer un dégât d’eau qui peut vous coûter 10 000$», avertit M. Perron-Hudon.

Avant de démolir le mur à grands coups de masse, vous pouvez utiliser un couteau à gypse pour créer une ouverture partielle et analyser la composition du mur.

Bien évidemment, la fermeture des réseaux de gaz, d’électricité et d’eau est capitale pour éviter les catastrophes. S’il est nécessaire d’enlever ou de déplacer des tuyaux ou un réseau électrique, vous devrez faire appel à une compagnie spécialisée.

Déterminer si le mur est porteur

Certains signes permettent de déterminer si la démolition d’un mur affectera l’intégrité de la structure de la maison. En cognant sur celui-ci, vous pouvez établir approximativement son épaisseur; un mur mince ne peut pas être porteur.

Sa composition peut aussi être révélatrice. La majorité du temps, un mur en béton ou en brique sera porteur.

Alexandre Perron-Hudon implore toutefois les propriétaires à faire appel à un expert à moins d’être vraiment calé en la matière.

«Personne ne devrait prendre le risque de travailler sans faire appel à un ingénieur ou à un entrepreneur spécialisé en structure, pour en avoir le cœur net», conseille-t-il.

 «Mais si le mur est porteur, même un entrepreneur n’a pas le droit de conseiller son client par rapport à ce qui doit être fait pour conserver l’intégrité de la structure.»

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Des économies insoupçonnées

La démolition de votre cuisine et de votre salle de bain pourrait vous coûter moins cher que prévu grâce à la montée en popularité de la seconde main.

Selon Alexandre-Perron Hudon, vos vieilles armoires en mélamine et votre évier taché pourraient facilement trouver preneur si vous parvenez à les préserver pendant les travaux.

«Dans un souci environnemental et économique, on peut se demander si on ne peut pas leur donner une seconde vie, explique-t-il. Les gens réussissent souvent à vendre leur vieille cuisine. Ça se vend très rapidement et ça limite les coûts et le temps qu’on va investir dans la démolition.»

Si vous ne parvenez pas à trouver preneur, un don à une entreprise de revalorisation de matériaux comme RÉCO, à Montréal, ou à une coopérative comme l’Atelier La Patente, à Montréal et Québec, permet d’éviter le gaspillage et une visite à l’Écocentre.