Expulsion de Marie Montpetit: démission en bloc de l’exécutif libéral de Maurice-Richard

Geneviève Lajoie
Une autre tuile pour Dominique Anglade. L’exécutif libéral de Maurice-Richard démissionne en bloc pour protester contre le traitement réservé à la députée Marie Montpetit, qui a été chassée du caucus de manière définitive, a appris Le Journal.
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«Nous croyons que tout un chacun au Québec a droit à un processus d’enquête neutre et impartial. Le respect des droits et la présomption d’innocence ne font-ils pas partie des valeurs fondamentales de notre parti?» s’indignent les membres de l’exécutif dans une missive obtenue par notre Bureau parlementaire.
La cheffe libérale a montré la porte du caucus à Marie Montpetit, visée par une plainte et des allégations de harcèlement psychologique. Plus encore, Dominique Anglade a dit ne pas voir comment la députée pourrait revenir au sein des rangs libéraux.
Les démissionnaires sont «consternés» que la sentence soit définitive. Ils rappellent qu’une enquête de l’Assemblée nationale pourrait éventuellement exonérer la députée des allégations qui lui sont reprochées.
«En tant que militants libéraux, nous considérons que la gestion erratique et opaque de ce dossier, en plus d’entacher la réputation de Marie Montpetit et du parti, mine grandement les chances de conserver la circonscription de Maurice-Richard dans le giron libéral», peut-on lire dans la lettre acheminée à Dominique Anglade.
La missive est signée par le président de l’exécutif libéral de Maurice-Richard, Jonathan Boursier, et par dix des onze autres membres.
Aux dernières élections générales de 2018, Marie Montpetit l’avait emporté par une mince majorité de 530 voix sur son rival solidaire, lui-même suivi de près par les candidats caquiste et péquiste.
Il y a une dizaine de jours, notre Bureau parlementaire a recueilli les témoignages anonymes de plusieurs personnes, membres du personnel politique actuel et passé, qui disent avoir été victimes de harcèlement psychologique de la part de Marie Montpetit. Que ce soit lorsqu’elle était ministre ou dans l’opposition, elle aurait «humilié» et «dénigré» à répétition des employés, selon les informations recueillies.
Au cabinet de la cheffe libérale, on dit respecter la décision des militants de Maurice-Richard. «Nous comprenons qu'ils entretenaient une relation de proximité avec la députée», dit-on.
Mais Dominique Anglade ne changera pas d'avis. «La décision d'exclure [Marie Montpetit] du caucus demeure toutefois la seule possibilité dans le contexte actuel et en tout respect de la politique de tolérance zéro de la cheffe», insiste son porte-parole, Jeremy Ghio.