Démission du patron d’Hydro: «Ça sent la fin de régime» pour Legault, selon l’opposition
Le PQ s’inquiète que le PDG d’Hydro-Québec ait téléguidé une série de changements à la nouvelle loi sur l’énergie juste avant de quitter le navire pour le gouvernement Carney
Geneviève Lajoie
La démission du grand patron d’Hydro-Québec et architecte de la vision énergétique caquiste sent la fin de régime pour François Legault, clame l’opposition.
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La société d’État a annoncé mercredi le départ de son PDG, Michael Sabia, qui occupera le poste stratégique de secrétaire du Cabinet du premier ministre canadien Marc Carney et deviendra le plus haut fonctionnaire fédéral.
Une démission qui tombe bien mal pour le gouvernement de la CAQ, qui vient tout juste de forcer l’adoption par bâillon d’un projet de loi devant permettre au numéro un d’Hydro-Québec de livrer le fameux plan pour doubler la production d’électricité de la province.
Pour le Parti libéral du Québec, il n’y a pas de fumée sans feu.
«Après Sophie Brochu, c’est maintenant Michael Sabia qui quitte la tête d’Hydro-Québec avant même de livrer quoi que ce soit du grand plan de transition énergétique du Québec. En plus de Pierre Fitzgibbon, voilà donc l’architecte de la vision énergétique de François Legault qui quitte le navire», a souligné dans une déclaration le chef intérimaire libéral, Marc Tanguay.
L’opposition officielle se demande s’il reste encore un pilote dans l’avion.
«L’avenir énergétique et économique du Québec mérite mieux que ça. Ça sent de plus en plus la fin de régime avec François Legault».
«Le dindon de la farce?»
Le Parti Québécois s’inquiète: Michael Sabia joue au «transfuge» et abandonne la société d’État au beau milieu de son mandat.
«Les circonstances de cette démission sont tellement sidérantes qu’elles soulèvent de sérieuses questions, la première étant: le gouvernement de la CAQ est-il le dindon de la farce?» a réagi le député Pascal Paradis.
Il signale que le PDG d’Hydro-Québec vient de téléguider une série de changements à la nouvelle loi sur l’énergie qui privatise la vente d’électricité, prépare une hausse des tarifs d’électricité et édente la Régie de l’énergie, avant de quitter pour le gouvernement Carney.
«Dans ce contexte, qui était au courant du départ de Michael Sabia et depuis quand?»
Pour Québec solidaire, force est de constater que les «architectes de la démolition tranquille d’Hydro-Québec» quittent le navire l’un après l’autre.
«Après Fitzgibbon qui, avant de partir, a distribué des blocs d’énergie à ses amies les multinationales, M. Sabia force l’adoption d’une loi sous bâillon qui ouvre grandes les portes au privé, avant de quitter à son tour», a déploré le député Haroun Bouazzi.
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Un «complice»
Le premier ministre a tenu pour sa part à remercier Michael Sabia pour sa contribution à la société d’État.
«Il a été un réel partenaire et un complice pour notre vision énergétique», a-t-il fait valoir, dans une courte publication dans les réseaux sociaux.
François Legault estime que le patron d’HQ laisse un grand legs aux Québécois, à savoir une entente historique avec Terre-Neuve «et un plan ambitieux qui assurera l’avenir énergétique du Québec pour les prochaines décennies».
La ministre de l’Énergie, Christine Fréchette, a aussi tenu à souligner le processus de réconciliation avec les Premières Nations et les Inuits amorcé par Michael Sabia.
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