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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Démission d’Éric Caire: le ministre a été sacrifié, croit le PLQ

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-02-27T19:52:23Z
2025-02-27T20:24:47Z
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Le gouvernement Legault a sacrifié Éric Caire dans l'espoir de mettre le couvercle sur la marmite du scandale SAAQclic, croit le Parti libéral. Mais les partis d'opposition continueront de talonner les ministres Bonnardel, Guilbault et LeBel.

• À lire aussi: Fiasco SAAQclic: le ministre de la Cybersécurité et du Numérique Éric Caire démissionne

La démission d’Éric Caire à titre de ministre de la Cybersécurité et du Numérique, annoncée jeudi, ne règle rien pour les partis d’opposition.

«Nous pensons que la lumière doit être faite plus que jamais, et seule une commission d’enquête publique et indépendante va permettre d’aller voir ce qui s’est passé réellement», a déclaré le député Monsef Derraji quelques minutes après l’annonce de la nouvelle.

Les libéraux se rangent ainsi aux côtés de Québec solidaire et du Parti Québécois, qui demandaient déjà un tel forum dans le dossier du virage numérique de la SAAQ, marqué par des dépassements de coûts de 500 M$ et de nombreux ratés.

Le premier ministre, François Legault, refuse toutefois de répondre à la demande des oppositions.

«Le départ d’Éric Caire, par rapport au fiasco caquiste SAAQclic, ne change absolument rien. Ce n’est pas fini, c’est le début de l’histoire», a d’ailleurs déclaré jeudi la co-porte-parole de QS Ruba Ghazal.

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En l’absence d’une enquête publique, des doutes subsisteront dans l’esprit de la population, a-t-elle fait valoir. Et l’exercice permettrait de prévenir de nouveaux dépassements de coûts.

Pour Monsef Derraji, une commission d’enquête aurait également le mandat de scruter le travail de François Bonnardel et de Geneviève Guilbault, qui se sont relayés aux Transports, ainsi que de la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel.

«Aujourd’hui, si la CAQ sacrifie M. Caire, il y a d’autres personnes qui nous doivent des comptes», a dit M. Derraji.

Un aveu étonnant

Même s’il a remis sa démission afin d’éviter de nuire au gouvernement, Éric Caire affirme dans sa déclaration n’avoir rien à se reprocher, «hormis de ne pas avoir été assez méfiant».

Cet aveu candide a fait sursauter les partis d’opposition.

«Voilà l’attitude de ce gouvernement [...] qui continue à dire: ‘‘Je n’ai rien à me reprocher. Ce n’est pas moi, c’est les autres.’’ Tous les ministres ont dit ça. Le premier ministre dit ça», a souligné le député péquiste Pascal Paradis.

L’élu péquiste fait remarquer que personne au gouvernement ne semble redevable à la population dans ce dossier.

«On n’a même pas un brin d’excuse, de responsabilité dans le gazouillis de démission d’Éric Caire et dans les propos du premier ministre du Québec aujourd’hui», dit-il.

Legault aussi visé

Après avoir eu raison du PDG de la SAAQ, du président de son conseil d’administration, d’un ancien sous-ministre et maintenant du ministre Caire, le fiasco SAAQclic se rapproche de François Legault.

Monsef Derraji ne croit pas le premier ministre, quand il dit que l’information a été cachée par des dirigeants du projet, comme l’affirme pourtant la vérificatrice générale dans son rapport.

«Le premier ministre ment», a lancé sans détour l’élu libéral. Il met le gouvernement au défi de dévoiler les documents reçus de la SAAQ.

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