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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Démission de Sophie Brochu: Fitzgibbon a gagné, Legault a perdu

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Photo portrait de Yasmine Abdelfadel

Yasmine Abdelfadel

2023-01-10T16:47:57Z
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Ce qui devait arriver arriva. Sophie Brochu a annoncé qu’elle quittera ses fonctions de présidente-directrice générale d’Hydro-Québec. On avait beau nous avoir assuré que le «courant passait» entre elle et le ministre Fitzgibbon, force est de constater que les lignes sont désormais gelées, voire coupées. 

Ils vont nous assurer qu’il n’y a pas de relation de cause à effet. Qu’il est temps de passer le flambeau, qu’elle veut une pause professionnelle, etc. Je n’y crois pas une seule seconde. On ne démissionne pas de la direction d’Hydro-Québec lorsque l’énergie est sur toutes les lèvres et que le gouvernement compte mettre d’importants chantiers en ce sens. 

Une seule explication s’impose: le comité d’arbitrage présidé par le premier ministre visant à asseoir Pierre Fitzgibbon et Sophie Brochu autour de la même table a échoué sur toute la ligne. Le premier ministre n’aura visiblement pas réussi à convaincre la PDG que son choix de ministre n’est pas un désaveu de sa vision et de ses compétences. 

Photo d'archives, Stevens LeBlanc
Photo d'archives, Stevens LeBlanc

Devant cette démission, le ministre de l’Énergie est encore plus puissant. Non seulement celle qui semblait lui tenir un tant soit peu tête jette l’éponge, mais le message que cela envoie à d’autres mandarins et hauts dirigeants, c’est que vous avez beau être aussi couronné de succès, populaire, ambitieux et apprécié que Sophie Brochu, si le réel nouveau numéro deux du gouvernement décide de jouer dans vos plates-bandes, vous devez vous prosterner ou quitter. 

D’ailleurs, le ou la successeur(e) de madame Brochu ne sera pas facile à trouver. Qui acceptera de devenir un pion gouvernemental plutôt que d’avoir les coudées franches dont devrait jouir un dirigeant d’une société d’État? 

D’ailleurs en matière de gouvernance, tout cela semble curieux. Le conseil d’administration de la société d’État va-t-il accepter que le gouvernement puisse avoir les deux mains sur le volant ou exigera-t-il que les règles élémentaires de la saine gouvernance soient respectées? La balle est entre ses mains. 

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