Demidov doit jouer plus, maintenant

Le Canadien peut encore se compter chanceux d’être sorti gagnant d’un match qu’il n’a joué qu’en partie.

Laminé en deuxième période, encore dominé dans l’intention au troisième engagement, le CH a capitalisé en prolongation pour se sauver de Calgary avec les deux points.

C’est la troisième fois en huit matchs seulement que le Tricolore a besoin de temps supplémentaire pour venir à bout d’un adversaire. À domicile contre Seattle et Nashville, et hier soir contre les Flames, la prolongation a été provoquée par un manque de travail et d’effort pendant le match. Pas de dommages puisque le point extra est parti dans l’Ouest et ne risque pas de venir embêter le CH dans une course aux séries.

Dans une entreprise, un boss qui doit payer des employés pour des heures supplémentaires parce que la tâche demandée n’est jamais faite adéquatement et dans les temps finit par perdre patience. Et l’employé qui se le prend à deux mains finit par perdre sa job. Martin St-Louis n’a pas ce luxe-là, mais il contrôle le temps d’utilisation de ses hommes.

Dans un cas comme celui de Calgary en deuxième période, ça aurait été difficile de clouer au banc les joueurs moins engagés. Martin aurait eu à endosser l’uniforme puis ses adjoints itou. Et puis, le coach n’est pas du genre à laisser bouder un joueur au bout du banc bien longtemps. Il a retenu le bon de ses années sous Tortorella et il évite les pièges du coach dur de dur qui vit par le feu et périt par le feu.

Des observations que je vous communique depuis plus d’une semaine se sont avérées encore plus évidentes à Calgary.

Ivan Demidov peut livrer une chaude lutte à l’extraordinaire Matthew Schaefer des Islanders pour le titre de recrue de l’année. Mais l’électrisant Russe du Canadien aura du mal à être des trois finalistes si Martin ne lui offre pas une meilleure tribune. Taylor Swift aurait de la difficulté à scorer autant avec de mauvais musiciens. Voir Demidov sur la deuxième vague d’avantage numérique avec entre autres Gallagher et Kapanen me laisse sur mon appétit et un brin agacé.

Je suis par ailleurs très heureux du but marqué par Zachary Bolduc puisque j’aurais eu peur que le coach décide de lui retirer la première vague au profit de Demidov.

Juraj Slafkovsky doit céder son privilège avec un homme en plus, tout en gardant sa place à droite de Suzuki et Caufield sur le premier trio. «Slaf» a disputé un autre fort match à cinq contre cinq hier soir.

Il y a fort à parier que Kent Hughes et Jeff Gorton travaillent sans relâche afin de conclure une transaction et emmener avec le Canadien un vétéran joueur de centre de top 6. Ce qui n’est pas un motif valable pour maintenir la combinaison Kapanen-Demidov-Newhook. La jeune sensation du Canadien a besoin de plus de Q.I. hockey sur son trio afin de compléter ses préparations savantes.

Actuellement, Martin St-Louis confère à Alex Newhook un statut de top 6 qu’il ne mérite pas malgré l’excellence de son jeu lorsqu’il n’est pas en possession de la rondelle. Newhook est arrivé dans une forme splendide au camp d’entraînement et surtout avec une intention renouvelée. Il est heureux et veut rester à Montréal. Mais si on fait preuve de lucidité, on doit admettre qu’avant longtemps, il devra être remplacé par un ailier avec des outils qui correspondent davantage aux besoins de l’équipe et de Demidov.

Il faut aussi qu’Ivan puisse porter l’avantage numérique dans le top cinq de la ligue et que Bolduc le rejoigne ainsi que Matheson en deuxième vague de prolongation trois contre trois. Quant à Newhook, il a développé une belle aptitude à défendre en infériorité et à briser des jeux de l’adversaire à égalité numérique.

Son profil de troisième ou quatrième trio doit lui revenir. À moins que...?