Déménager ou rester là


Michel Beaudry
Mardi, le Québec va bouger. De sueurs de coude, à peu près 250 000 ménages déménageront. C’est beaucoup de stress au millimètre carré. Outre la mortalité, la séparation ou le divorce, le déménagement est un des plus hauts moments d’angoisse dans la vie. Déménager, c’est un moment fort. C’est laisser une partie de sa vie derrière soi. Ça peut faire mal.
À 11 ans, je suis parti d’un petit village chouchoutant dans Lanaudière vers l’est de Montréal. C’était passer d’un petit monde bellot à un grand univers redoutable, rough et pas nécessairement sympathique. Pas grave.
Mais vous, cette semaine, je vous dis bon courage. Vous allez possiblement égratigner le frigo et vous vous déboîterez peut-être le dos. Faute de trouver la bonne boîte, vous prendrez probablement votre première douche avec du savon à vaisselle. Pas grave.
Ça fait la job. Vous ne connaissez sûrement pas votre nouveau code postal, mais, au moins, vous savez déjà où sont la pizzéria et le dépanneur les plus proches.
Helix est branché, c’est plus important que le micro-ondes, le poêle et votre réveille-matin qui sont toujours à 88h88.
PARTIR DU BON CAFÉ
Au moins, vous aurez réalisé en défaisant des boîtes toutes pareilles qu’on a beaucoup trop de serpuariens, qu’on peut vivre facilement trois semaines sans rideaux. Et vous vous êtes souvenus qu’une laveuse, c’est beaucoup plus pesant qu’une sécheuse. Et encore une fois, vous aurez reconnu notre monde compatissant, sensible et magnanime à travers les déménageurs qui chargent 2 à 3 fois le prix habituel entre le 15 juin et le 15 juillet. De vrais aumôniers. Money talk!
Au moins, depuis 1975, on ne déménage plus le premier mai alors qu’on forçait les enfants à changer d’école un mois avant les examens de fin d’année. C’était pas fort de la tuque comme raisonnement.
Je me dis qu’au moins, les gens n’abandonnent plus leur chien ou leur chat parce qu’ils changent d’adresse. Au moins, on ne se retrouve pas en camping de pauvreté en bordure de la rue Notre-Dame à Montréal.
Au moins, vous n’oublierez pas de sortir le café et de brancher la cafetière avant le dodo.
Je vous en souhaite un facile et agréable... et de bons nouveaux voisins.
LE DÉBUT DE LA FIN
- Allez écouter dans internet, avant ou pendant le premier juillet, la chanson Déménager ou rester là de Pauline Julien. Du pur bonbon.
- La commission Galant. SAAQclic et ça CAQ de partout.
- On n’est jamais assez prudent. L’orage est reporté à cause de la pluie.
- Tellement un gros party le 24 qu’on a fait la vaisselle dans la piscine.
- Vous pouvez maintenant enlever les pneus d’hiver de votre tondeuse.
- Maudites tornades. Hydro constate que des câbles souterrains ont été endommagés par le vent.
- Titre du prochain James Bond réalisé par le québécois Denis Villeneuve: Bons Baisers de désastre, alors que l’agent 007 doit démanteler une usine de batteries qui n’a pas servi. Trame sonore du film: «Je remorque des remorques».