Demandeurs d’asile: le PCC et le Bloc réclament le retour des visas pour les Mexicains

Raphaël Pirro
Le Parti conservateur du Canada (PCC) et le Bloc québécois demandent au gouvernement Trudeau le retour des visas obligatoires pour les Mexicains afin de juguler le flot de demandeurs d’asile, dont le nombre a explosé dans les deux dernières années.
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Auparavant obligatoire, le gouvernement de Justin Trudeau a cessé d’exiger un visa pour les Mexicains entrant au Canada en 2016.
Cette année-là, seuls 250 ressortissants mexicains avaient soumis une demande d’asile. En 2023, leur nombre a explosé à 22 405, dont seule une fraction finit par être acceptée.
«Il est clair que le gouvernement Trudeau a créé ce problème et qu’il doit maintenant prendre des mesures pour le résoudre. Les conservateurs de gros bon sens demandent au gouvernement Trudeau de réintroduire les exigences en matière de visa afin d’empêcher d’autres abus du système d’asile, qui grèvent les ressources qui devraient aider ceux qui ont des demandes d’asile légitimes», déclare le parti de Pierre Poilievre dans un communiqué, mercredi matin.
Nombre de ces demandeurs d’asile ont pris la route du Québec, où le gouvernement de François Legault implore Ottawa de prendre ce dossier au sérieux.
Le porte-parole en matière d’Immigration du Bloc Québécois, Alexis Brunelle-Duceppe, juge que la décision de retirer le visa obligatoire en 2016 était la bonne à l’époque, mais que les temps ont changé.
«Rétablissons les visas, c’est la chose à faire présentement, parce qu’il y a des cartels mexicains, des organisations criminelles qui ont profité de la brèche pour exploiter la misère du pauvre monde», a déclaré M. Brunelle-Duceppe.
Marc Miller, ministre fédéral de l’Immigration, a reconnu qu’«un tour de vis s’impose» dans le dossier. «Est-ce que c’est un quart de tour, un demi-tour ou deux tours ? C’est à déterminer. Nous sommes encore en train de réfléchir à l’approche à prendre», a-t-il dit.
Longtemps vue comme une solution, la fermeture du chemin Roxham l’année dernière n’a fait que changer le problème de place, les demandeurs d’asile optant désormais pour l’arrivée en avion.
Le bureau de la ministre de l'Immigration du Québec écrivait dans une déclaration lundi que le gouvernement se devait de «mieux répartir l’accueil de ces personnes à travers l’ensemble des provinces du Canada et rembourser le Québec pour les dépenses encourues au cours des dernières années».
Le ministre fédéral de la sécurité publique, Dominic LeBlanc, a récemment assuré que le gouvernement fédéral évaluait «toutes les mesures qui sont possibles pour permettre aux demandeurs d’asile qui le désireraient de se déplacer dans d’autres provinces».