Demande de prêts et bourses bidon: un joueur de basket de Montréal coupable d’avoir fraudé le ministère de l’Éducation

Un espoir du basketball montréalais qui a participé à une vaste fraude de 3M$ s’en est tiré avec de la prison à domicile, mais peut faire une croix sur ses ambitions de jouer aux États-Unis.

«Je devais faire une équipe qui m’aurait ouvert la porte pour jouer dans la ligue de développement de la NBA, mais à cause du dossier, je n’ai pas pu... C’est la vie, on vit avec et voilà», a expliqué, penaud, Lévi Londole, vendredi au palais de justice de Montréal.

La tête basse, l'espoir de 30 ans a plaidé coupable pour avoir fraudé le gouvernement du Québec en 2018 en utilisant un programme de prêts et bourses pour des études à l’étranger.

Fausses études

À l’époque, les criminels avaient mis au point un stratagème qui consistait à envoyer des demandes d’aide financière pour des études à l’étranger. Londole, qui était alors «pressenti pour jouer au niveau professionnel aux États-Unis ou en Europe», s’est joint à eux.

«À partir de 2018, une première vague de 28 demandes frauduleuses pour la University of Utah a été effectuée», indique l’exposé des faits. Après vérification, aucun des étudiants mentionnés dans les documents n’était inscrit là-bas.

Puis, l’année suivante, les fraudeurs ont récidivé avec 48 demandes visant diverses universités américaines.

Le système a toutefois été éventé grâce à un membre du public qui a averti le ministère de l’Éducation. Ainsi, sur 76 demandes totalisant 3 millions $, l’État a limité ses pertes à 710 000$.

Une enquête criminelle a ensuite été déclenchée par la Sûreté du Québec, qui a permis l’arrestation de Jordyson Telfort, un Montréalais de 30 ans qui aurait mis au point ce stratagème.

40 000$ fraudés... à rembourser

Londole, de son côté, fait partie des premiers à avoir effectué une demande d’aide financière frauduleuse, qui lui avait permis d’empocher 40 000$ pour de fausses études en Utah.

«Ce n’était pas la tête dirigeante, mais il va subir les conséquences pour plusieurs années», a commenté son avocate, Marylie Côté, lors du plaidoyer de culpabilité, vendredi.

En vertu d’une entente avec la Couronne, Londole a pu éviter l’incarcération. À la place, il a écopé de huit mois de prison à la maison ainsi que de 150 heures de travaux communautaires.

Fait particulier, il aura le droit d’aller s’entraîner à côté de chez lui une heure par jour étant donné qu’il est un athlète professionnel et que «ça fait partie de son travail».

Il devra également rembourser les montants fraudés d’ici les prochaines années.