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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Demande de permission de sortie du pénitencier: le meurtrier de Julie Boisvenu se désiste à la dernière seconde

Le père de la victime était présent et prêt à s’adresser au détenu

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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2025-03-12T16:11:53Z
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Le meurtrier de Julie Boisvenu s’est désisté à la dernière seconde de son audience pour obtenir des permissions de sortie du pénitencier, une autre preuve que les droits des criminels passent bien avant ceux des victimes et de leurs proches, déplore le père de la jeune femme assassinée en 2002.

«C’est son choix de tenir une audience, et ce, jusqu’à la dernière minute. Les détenus ont tous les droits. Les victimes, elles, n’ont aucun mot à dire sur le timing. Nous ne sommes que des spectateurs», s’est insurgé Pierre-Hugues Boisvenu.

L’homme de 76 ans a appris récemment que le meurtrier de sa fille, Hugo Bernier, espérait obtenir des permissions de sorties du pénitencier, avec escorte.

Le corps de Julie Boisvenu avait été retrouvé seulement une semaine après qu’Hugo Bernier l’a violée, puis tuée.
Le corps de Julie Boisvenu avait été retrouvé seulement une semaine après qu’Hugo Bernier l’a violée, puis tuée. JMTL

Le sénateur à la retraite, accompagné de proches, s’est présenté tôt mercredi au centre de détention situé à Laval afin d’assister à l’audience de la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

Face à l’assassin

Et pour la première fois en plus de 20 ans, M. Boisvenu a pu faire face à celui qui a enlevé la vie de sa fille.

«J’ai eu de la difficulté à le distinguer, j’ai surtout tenté de regarder ses yeux, mais il fixait le sol. Il ne voulait pas regarder le père de sa victime», a lancé le père endeuillé, en entrevue avec Le Journal, à sa sortie du centre de détention.

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Sa fille Julie Boisvenu avait 27 ans lorsqu’elle a eu le malheur de croiser Hugo Bernier au centre-ville de Sherbrooke, en juin 2002. Elle avait été enlevée, violée et séquestrée.

Lors de son procès, il avait donné une version des faits invraisemblable, affirmant avoir tué Julie par accident en tombant sur elle lors d’une relation sexuelle consentante.

Pierre-Hugues Boisvenu, père de Julie et sénateur à la retraite.
Pierre-Hugues Boisvenu, père de Julie et sénateur à la retraite. Chantal Poirier / Le Journal de

Il avait été reconnu coupable de meurtre prémédité, puis condamné en 2004 à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Fait important: au moment du meurtre, il était sous le coup d’une probation pour avoir violé et séquestré une femme en Gaspésie.

Ce mercredi, Pierre-Hugues Boisvenu était prêt à s’adresser au criminel. 

Mais, début de l’audience, l’avocate du détenu a indiqué avoir reçu des documents après le délai prévu par la loi, ce qui justifiait une demande de report.

«Je m’y attendais»

Cela a été accordé et tous ont dû partir.

«Je suis déçu, mais je m’y attendais», a commenté le père de la victime.

L’homme, qui a après le drame fondé l’Association des familles de personnes assassinées et disparues, a souvent accompagné des familles à ce genre d’audience.

«Plusieurs vivent ce type de report, et pour elles, c’est plus qu’insultant. Les victimes se préparent des semaines à l’avance», a-t-il dit.

Hugo Bernier devra attendre deux mois avant de pouvoir faire une autre demande d’audition.

«Au moins, pour les deux prochains mois, on aura moins d’inquiétudes pour les femmes qu’il aurait pu croiser en sortie», a ajouté M. Boisvenu, qui doute de la réhabilitation du meurtrier qui représente encore à ses yeux un grand risque.

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