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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Délit de fuite mortel à Saint-Lin: trois ans de prison pour Derick Pimparé

Il a happé mortellement un adolescent et a ensuite tenté de cacher son implication dans l’accident

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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2022-07-15T14:33:52Z
2022-07-16T00:21:09Z
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Un jeune homme qui avait fauché mortellement un adolescent l’automne dernier à Saint-Lin-Laurentides pour ensuite prendre la fuite et tenter de camoufler son crime a été condamné, vendredi, à passer trois ans derrière les barreaux.  

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« Je vous souhaite de devenir une meilleure personne », a laissé tomber le juge Claude Lachapelle à Derick Pimparé, avant que celui-ci ne prenne le chemin de la prison. 

Une peine raisonnable selon les experts, mais qui a choqué les proches vendredi. 

Le père de 21 ans a plaidé coupable à des accusations de délit de fuite causant la mort et d’entrave à la justice au palais de justice de Joliette en lien avec le décès d’Émile Martineau, survenu à Saint-Lin-Laurentides le 29 septembre 2021.

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Pimparé, qui habitait à 150 mètres du lieu de l’accident, avait fauché mortellement le jeune de 16 ans et avait quitté immédiatement les lieux sans lui prêter assistance. 

L’adolescent est mort peu après d’un traumatisme cérébral et cervical contondant. 

Émile Martineau, 16 ans, le piéton décédé dans la violente collision en septembre dernier.
Émile Martineau, 16 ans, le piéton décédé dans la violente collision en septembre dernier. Photo courtoisie

Camouflage

Dans les heures suivant l’accident, Pimparé avait retiré les pièces endommagées du Chevrolet Silverado 2003 dans le but de brouiller les pistes le liant à l’accident. 

Il a par la suite demandé à un témoin de mentir à la police sur ses réelles allées et venues lors de cette soirée. 

« L’enquête a été longue, ardue. Les policiers de la Sûreté du Québec ont utilisé des techniques d’enquête complexes pour retracer l’auteur du délit de fuite », affirme la procureure de la Couronne, Caroline Buist.

Pimparé a écopé de trois ans de prison au palais de justice de Joliette, une suggestion commune des avocats de la défense et de la Couronne. 

Son permis de conduire sera également révoqué pour une période de trois ans à sa sortie du pénitencier.

Il est entré vendredi en salle d’audience une capuche noire enfoncée sur son crâne, la tête baissée et un masque au visage, où il a dû faire face à la famille du jeune Émile, assise dans la première rangée. 

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Capuchon sur la tête, Derick Pimparé a fui les médias lors de sa comparution au palais de justice de Joliette vendredi.
Capuchon sur la tête, Derick Pimparé a fui les médias lors de sa comparution au palais de justice de Joliette vendredi. Capture d’écran, TVA Nouvelles

Peine acceptable ? 

Plusieurs proches de la victime estiment néanmoins que la peine reçue par Derick Pimparé n’est pas suffisante dans les circonstances. 

« Je trouve que c’est une sentence bonbon et que ça ne ramène aucune quiétude dans nos cœurs [...] La justice québécoise a perdu ma confiance ! » mentionne par écrit au Journal la belle-mère d’Émile Martineau, Julie Léveillé.

Caroline Morel, qui a tenté de porter secours à l’adolescent le soir du drame, s’explique également mal la sentence accordée à Pimparé. 

La police avait à l’époque dévoilé une vidéo où on voit le véhicule impliqué.
La police avait à l’époque dévoilé une vidéo où on voit le véhicule impliqué. Photo d'archives

« On s’entend que cette sentence est ridicule. Nous, on reste avec cette image d’horreur là toute notre vie. J’en fais encore des cauchemars. En 2022, voir ça, c’est choquant », précise-t-elle.

Il s’agirait malgré tout d’une sentence qui se situe dans les normes canadiennes en la matière, souligne la juge à la retraite Nicole Gibeault.

« Quand il y a une perte de vie dans des circonstances pareilles, instinctivement on va dire que ce n’est jamais assez », soutient-elle.

« Il ne faut pas oublier que la Couronne a le devoir de faire la preuve hors de tout doute raisonnable que c’était lui qui conduisait au moment de l’impact. Imaginez s’il avait été acquitté, comment le public aurait pris ça ? » s’interroge Mme Gibeault.

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– Avec Francis Pilon

La fuite en 5 dates

29 septembre 2021

Un véhicule happe Émile Martineau vers 19 h 25, qui circulait à pied à l’intersection de la route 335 et de la rue des Bouleaux, à Saint-Lin-Laurentides. Derick Pimparé prend alors la fuite au volant de son pick-up.

30 septembre

Pimparé et un ami se rendent dans un centre de recyclage de pièces d’autos usagées afin d’acheter des pièces compatibles avec le véhicule endommagé.

1er octobre

Le véhicule suspect, un Chevrolet Silverado 2003, est retrouvé à quelques mètres du lieu de l’accident. La grille avant du camion est complètement enlevée.

7 octobre

Derick Pimparé envoie à un témoin deux textos lui demandant de mentir à la police sur ses allées et venues afin de se constituer un alibi. Le témoin supprime ensuite les messages, sur les recommandations de Pimparé.

27 octobre

La Sûreté du Québec procède à l’arrestation de Pimparé. Il est accusé quelques heures plus tard de délit de fuite ayant causé la mort et d’entrave à la justice.

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