Déguisé en Mickey Mouse: une mascotte aux mains longues reconnue coupable
Sébastien Poirier, qui avait l’habitude de se promener dans le Vieux-Québec en mascotte pour prendre des photos avec des passants, est coupable d’agression sexuelle
Pierre-Paul Biron
Un homme qui paradait dans le Vieux-Québec dans des déguisements de mascotte a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur une touriste à qui il a touché une fesse lors d’une étreinte alors qu’il était dans son costume de Mickey Mouse.
Sébastien Poirier a été déclaré coupable mercredi pour les événements survenus en août 2021.
Ce soir-là, l’homme défilait sur la rue Saint-Jean dans un costume de Mickey Mouse, offrant des câlins et des photos aux passants. La plaignante au dossier était attablée sur une terrasse quand la mascotte s’est approchée pour une étreinte. C’est à ce moment que Poirier la serre au niveau du dos et qu’à un certain moment, il descend sa main droite pour «attraper la fesse» de la femme.
Cette dernière a décrit au juge lors du procès «une pression quand même assez forte» sur sa fesse, l’instant d’une seconde ou deux. Puis, un court éclat de rire de l’accusé au moment où elle est parvenue à se dégager.
La victime, originaire de la région de Montréal, était alors sous le choc, à un point tel que c’est une amie qui l’accompagnait qui a contacté les policiers après l’événement.
Le personnificateur de la célèbre souris avait été arrêté plus tard en soirée.
Peu crédible
Dans sa décision, le juge Sébastien Proulx a souligné que l’accusé avait «peu de crédibilité».
Sébastien Poirier avait expliqué dans sa défense que le contact avait pu se produire, mais qu’il était assurément accidentel, probablement causé par des limitations physiques à son côté gauche qui découlent d’un accident antérieur. Il avait également insisté sur la faible vision périphérique que lui confère la tête de Mickey Mouse, rendant certains gestes involontaires possibles.
«Ses propos sont cousus de fil blanc. Son témoignage est calculé et peu plausible», a conclu le juge Proulx, insistant à l’inverse sur les témoignages de la victime et de son amie, qualifiées de «personnes manifestement sérieuses».
Plusieurs costumes
Sébastien Poirier était un habitué du secteur, lui qui possédait sept costumes de mascotte. Sur les réseaux sociaux, plusieurs photos le montrent, en Elmo ou en Scooby-Doo notamment, prendre la pose avec des passants.
L’homme de 48 ans avait toutefois témoigné à son procès avoir brûlé son costume de Mickey Mouse après son interrogatoire policier.
Il reviendra devant le tribunal en septembre pour les observations sur la peine à lui imposer.