Défaits 5 à 2 contre les Panthers, les Oilers sont acculés au mur: cette fois, il n'y a pas eu de remontée

Jonathan Bernier
EDMONTON | À force de les voir tirer de l'arrière dans cette finale, il fallait s’attendre à ce que les Oilers arrivent à court de miracles. C’est ce qui s’est produit samedi soir au cœur d’un Rogers Place qui a rarement eu l’occasion de se manifester.
Dommage parce que le party était solidement pogné dans les environs de l’édifice dans les heures précédant ce match.
Menés par deux autres buts de Brad Marchand, les Panthers se sont forgé une avance de 3 à 0, en route vers un gain de 5 à 2.

Les Floridiens auront donc l’occasion de remporter une deuxième coupe Stanley consécutive, mardi, devant leurs partisans, après avoir remporté 10 de leurs 15 victoires loin de leur domicile. Un record de la LNH.
Cette fois, les Panthers n’ont jamais regardé derrière. Ils ont étouffé dans l’œuf une tentative de retour des locaux. Le but de Connor McDavid, son premier de la finale, a été relégué aux oubliettes 46 secondes plus tard par la réplique de Sam Reinhart.
On se doutait bien que, tôt ou tard, les Panthers retrouveraient la recette qui leur a permis de présenter l’une des défensives les plus étanches de la saison.
Ils ont limité les Oilers à 21 tirs, dont seulement trois en première période. Selon le site natural stat trick, à forces égales, les locaux n’ont obtenu trois occasions de grande qualité. D’ailleurs, c’est sur l’une d’entre elles que le capitaine des Oilers a touché la cible.
Pickard, une décision audacieuse
Pour le reste, ça s’est passé en périphérie... ou dans la zone des Oilers.
« Quand tu tires de l’arrière dans un match où il n’y a pas d’espace sur la glace, comme ce fut le cas ce soir, tu veux forcer l’adversaire à ouvrir le jeu », a expliqué Kris Knoblauch, après le match.
« C’est ce qu’on a essayé de faire, mais les Panthers sont une équipe qui se défend très bien, donc ils n’offrent pas beaucoup d’ouvertures», a poursuivi l’entraîneur-chef des Oilers.
Ce dernier avait pris une décision audacieuse, mais très compréhensible, en offrant le départ à Calvin Pickard. Le gardien substitut, qui présentait un dossier de 7-0 depuis le début des séries, n’a pas mal fait.
Il n’a rien à se reprocher sur les quatre buts qu’il a donné. Mais on a quand même compris que ce n’est pas avec lui devant le filet que les Oilers vont pouvoir espérer renverser la vapeur et remporter les deux derniers matchs.
Ils devront se fier à Stuart Skinner, fermer les yeux et prier le p’tit Jésus. Car McDavid et ses coéquipiers sont grandement dans le trouble. Habituellement, la formation gagnante du cinquième match d’une finale égale à deux victoires de chaque côté remporte la coupe Stanley dans les jours suivants.
L’inverse est arrivé seulement deux fois au cours des sept dernières occasions. La dernière fois, en 2011, Marchand et les Bruins ont fait le coup aux Canucks.
Marchand surprend Maurice
D’ailleurs, en touchant la cible, samedi, il est devenu le seul joueur de l’histoire de la LNH à marquer cinq buts dans une finale avec deux équipes différentes.
La peste des Panthers, qui a ouvert la marque, en plus d’inscrire le but qui allait s’avérer celui de la victoire, prend une sérieuse option sur le trophée Conn Smythe, remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires.
« Lorsque tu obtiens un joueur, tu as une bonne idée de ce qu’il va amener à ton équipe. Je savais qu’il avait des mains. Mais ce que je n’avais pas conscience, c’est combien il est efficace en espace restreint, a indiqué Paul Maurice. C’est l’aspect le plus difficile du hockey et il le maîtrise avec une aisance que je n’avais jamais vue. »
Toutefois, il ne faudrait pas écarter Sam Bennett de la course trop rapidement. Il a marqué son 15e des présentes séries, un 11e à forces égales.
Parlant de ne pas écarter trop vite, les Oilers n’ont certainement pas dit leur dernier mot. Ce sont des battants. Ils l’ont prouvé deux fois plutôt qu’une au cours des 10 derniers jours en comblant d’importants déficits.
C’est cette même équipe qui, l’an dernier, a poussé la ronde ultime à la limite après avoir tiré de l’arrière trois victoires à zéro.