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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Def Leppard au Festival d’été: le triomphe des résistants

Joe Elliott, Def Leppard et des milliers de festivaliers ont bravé les intempéries, dimanche soir, lors d’une autre célébration du rock classique sur les plaines d’Abraham.
Joe Elliott, Def Leppard et des milliers de festivaliers ont bravé les intempéries, dimanche soir, lors d’une autre célébration du rock classique sur les plaines d’Abraham. Photo Agence QMI, RENÉ LECLERC
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2025-07-07T03:10:45Z
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Def Leppard n’était sur scène que depuis quelques minutes, dimanche soir, sur les plaines d’Abraham, que déjà des amateurs du groupe britannique chantaient le refrain de Rocket le poing en l’air avec Joe Elliott et sa bande.

Tout de suite après, les increvables rockeurs du 20e siècle ont enchaîné par l’hymnique Let’s Get Rocked. Sur les écrans, des versions plus jeunes des membres du groupe apparaissaient sous forme de superhéros de bande dessinée. Après une Foolin’ inspirée et tout aussi acclamée, Joe Elliott a répondu à l’amour du public en formant un cœur avec ses mains.

Ce départ en trombe venait d’être salué par une lourde clameur, gracieuseté des dizaines de milliers de personnes qui formaient devant eux une foule plus que respectable, étant donné les circonstances.

Un accueil triomphal a été réservé à Def Leppard, dimanche, sur les Plaines.
Un accueil triomphal a été réservé à Def Leppard, dimanche, sur les Plaines. Photo Agence QMI, RENÉ LECLERC

Un orage violent en fin d’après-midi combiné à une grève du RTC qui se prolonge aurait en effet pu en décourager plusieurs de se pointer sur les Plaines en ce dimanche soir, d’autant plus que Def Leppard n’a jamais joué la carte de la rareté à Québec. Ce concert était son quatrième chez nous depuis 2013.

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Maintenant tous en forme

Avec une poignée d’autres groupes du siècle dernier affublés de l’étiquette rock classique, la popularité de Def Leppard résiste pourtant à l’assaut des vedettes pop, rap et country qui dominent actuellement les palmarès.

Les concerts du groupe demeurent très courus et ce nouvel accueil triomphal reçu au Festival d’été n’annonce pas de déclin imminent, surtout que, même si Elliott, Rick Allen, Rick Savage, Phil Collen et Vivian Campbell ont tous la soixantaine bien entamée, ils affichent une forme splendide qui leur permet de sonner presque comme des petits jeunes.

En lançant Armageddon It, Joe Elliott a d’ailleurs tenu à souligner que Campbell, qui a combattu un cancer pendant plusieurs années, était maintenant en parfaite santé après avoir raté quelques concerts en raison de ses traitements.

Vivian Campbell vient de retrouver Def Leppard après une pause de quelques concerts pour suivre des traitements contre le cancer.
Vivian Campbell vient de retrouver Def Leppard après une pause de quelques concerts pour suivre des traitements contre le cancer. Photo Agence QMI, RENÉ LECLERC

Des résistants, disions-nous.

À l’épreuve de la pluie

Il n’empêche que plus ça avançait, plus la pluie tombait, mais les gars de Def Leppard, en bons vétérans, avaient préparé un menu à l’épreuve des intempéries qui pigeait principalement dans les albums Pyromania, Hysteria et High ‘n’ Dry, tous parus entre 1981 et 1987.

De la belle grosse nostalgie alimentée par de grosses guitares, sauf pendant un segment acoustique où le groupe a réussi à chanter This Guitar et Two Steps Behind sans trop perdre l’intérêt des festivaliers trempés aux os.

Joe Elliott et Phil Collen croisent le fer au son de «Let’s Get Rocked».
Joe Elliott et Phil Collen croisent le fer au son de «Let’s Get Rocked». Photo Agence QMI, RENÉ LECLERC

Rendu à Photograph, Joe Elliott semblait rendu au bout de sa voix, mais il a puisé dans le réservoir pour conclure en force par Hysteria et Pour Some Sugar on Me.

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«Il y aura une prochaine fois. Faites-nous une faveur. Ne nous oubliez pas et on ne vous oubliera pas», a imploré Joe Elliott en partant.

Avec tout ça, ce n’est pas demain la veille que vous cesserez d’entendre du Def Leppard la fin de semaine à la radio FM.

La note du Journal: 4 étoiles sur 5.

Extreme: percutante première
Gary Cherone, chanteur d’Extreme.
Gary Cherone, chanteur d’Extreme. Photo Agence QMI, RENÉ LECLERC

Aussi étonnant que la chose puisse être pour une ville qui a autant adoré le hard rock et le métal, la formation bostonienne Extreme, surtout connue pour son album Extreme II: Pornograffitti et le colossal succès de la ballade More Than Words, jouait pour la première fois à Québec, en première partie de Def Leppard.

Première percutante, s’il en fut une.

Résumons: voir Extreme, un groupe qui garnit son arrière-scène de visuels de stripclub et dont le rock carbure à la testostérone, ça permet d’imaginer ce qu’aurait pu devenir Mötley Crüe s’il avait bien vieilli.

Les très nombreux spectateurs qui n’avaient jamais assisté à un concert d’Extreme (un sondage non scientifique à main levée a été effectué) ont appris que l’énergique et bien en voix Gary Cherone ne faisait pas ses 63 ans tandis que le guitariste/chanteur Nuno Bettencourt possédait un étourdissant doigté à la six-cordes.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Notons-le, c’est un authentique guitar hero qui se trouvait devant nous, possiblement le meilleur guitariste vu sur les Plaines depuis Tom Morello, de Rage Against The Machine. Il est d’ailleurs arrivé en ville quelques heures avant la prestation d’Extreme puisqu’il avait été invité à participer au concert d’adieu de Black Sabbath et Ozzy Osbourne, samedi, en Angleterre, signe du respect qu’il inspire dans l’univers du rock.

Ironiquement, le courant avec la foule a cependant passé quand Extreme a ralenti le rythme et joué Hole Hearted et More Than Words, les titres qui lui ont permis de connaître la gloire en 1990.

April Wine: c’est parti lourdement
Marc Parent, d’April Wine.
Marc Parent, d’April Wine. Photo Agence QMI, RENÉ LECLERC

À 19h, les gars d’April Wine sont débarqués sur scène avec l’air de dire: si vous voulez voir du vrai rock qui décape ce soir, c’est maintenant que ça se passe.

C’était lourd, surtout dans les premiers instants. Pendant que tintait la sonnette d’alarme de Oowatanite, les vétérans du hard rock canadien jouaient si fort qu’on peinait à entendre ce que chantait Brian Greenway.

L’équilibre sonore a finalement été rétabli, mais April Wine a gardé la pédale au fond. «Ça vous tente-tu de rocker?» s’est enquis le Québécois Marc Parent, qui a rejoint le groupe en 2022 après le départ de Myles Goodwyn.

Ce dernier prend déjà beaucoup de place. C’est lui qui se charge des solos et il s’est acquitté avec les honneurs des tâches vocales sur quelques titres, dont I Like To Rock, Bad Side of the Moon et Roller.

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