Décrochage scolaire: «Je veux montrer à mes enfants qu'eux aussi sont capables de réussir»
Jonathan Cyrenne
Pour contrer le fléau du décrochage scolaire, la Table régionale de l’éducation de la Mauricie (TREM) a lancé les Journées de la persévérance scolaire.
«J'avais beaucoup de difficulté à l'école. Lorsque j'ai décidé de lâcher, c'est parce qu’on m'en demandait beaucoup trop», a raconté Annie Desaulniers, une mère de famille qui a décidé de retourner sur les bancs d'école à l'âge de 34 ans. «Je veux montrer à mes enfants qu'eux aussi sont capables de réussir.»
Cette vaste campagne se déroule jusqu'au 17 février et vise à sensibiliser et mobiliser l'entourage des élèves. «Parfois, comme parent, on pense que notre rôle est moins important alors que nos jeunes vieillissent. C'est primordial de les entourer», a rappelé Mélanie Chandonnet, la directrice générale de la TREM.
Le milieu scolaire est conscient que la pression est de plus en plus grande pour nos jeunes et la violence en milieu scolaire n'a rien pour aider. «Au secondaire, j'ai vu beaucoup de violence; des gens anxieux qui transmettent cela sous forme de violence verbale et physique», a expliqué Thomas Jodoin, un étudiant.
«Ce sont des problèmes qui existaient déjà avant la pandémie. Ils ont été amplifiés. On voit les actions qu'on peut mettre en place. Les enquêtes démontrent que l'anxiété augmente principalement chez les filles», a lancé Mme Chandonnet.
L'enjeu de la conciliation travail-étude fait aussi partie des axes d'intervention pour éviter le décrochage. Le Réseau québécois pour la réussite éducative (RQRE) a mandaté la firme Léger pour réaliser une étude à ce sujet. Pas moins de 71% des Québécois se disent préoccupés par le fait que le contexte de rareté de main-d’œuvre pourrait inciter les jeunes à travailler plutôt qu’à terminer leurs études.
«C'est un enjeu majeur, on sait qu'un jeune qui travaille plus de 15 heures par semaine, ça peut le conduire vers le décrochage, créer des problématiques de santé mentale, de fatigue et d'anxiété. Ce sont des enjeux qu'on doit travailler avec nos jeunes», a expliqué Denis Lemaire, directeur général du Centre de services scolaire de l’Énergie.
Un élève sur trois occupe un emploi au début de son secondaire. Cette proportion grimpe à 55% à la fin de ce dernier.