Découvrez les 10 offres hostiles qui ont marqué l’imaginaire de la LNH

Philippe Asselin
Les Blues de St. Louis ont remis à l’avant-plan, et de manière spectaculaire, le concept d’offre hostile dans la Ligue nationale de hockey (LNH), mardi.
En tentant de dérober aux Oilers d’Edmonton les jeunes Philip Broberg et Dylan Holloway, le club du Missouri a effectué les 43e et 44e offres hostiles signées de l’histoire du circuit Bettman. Reste à voir si la manœuvre portera ses fruits, ce qui n’a pas souvent été le cas par le passé.
Mais avant de détailler l’historique de cet outil rarement utilisé par les directeurs généraux de la LNH, qu’est-ce qu’une offre hostile?
Il s’agit d’un contrat qu’un joueur autonome avec compensation que peut signer avec une autre équipe que la sienne. Si le joueur accepte l’offre (ce qui est le cas de Broberg et de Holloway) leur club a sept jours pour décider si elle désire égaler l’offre. Le joueur ne peut par ailleurs pas être échangé pendant cette période.
Si l'équipe actuelle du hockeyeur refuse d'égaler l'offre hostile, l’organisation qui a effectué l'offre obtiendra le joueur, mais devra dédommager l'ancienne formation sous la forme de choix de repêchage.
Voici les compensations selon les données de 2023 :
- 1$ à 1 415 740$ = Aucune compensation
- 1 415 741$ à 2 145 061$ = Un choix de 3e ronde
- 2 145 062$ à 4 290 125$ = Un choix de 2e ronde
- 4 290 126$ à 6 435 186$ = Des choix de 1ère et 3e ronde
- 6 435 187$ à 8 580 250$ = Des choix de 1ère, 2e et 3e ronde
- 8 580 251$ à 10 725 314$ = Deux choix de 1ère ronde, un choix de 2e ronde et un choix de 3e ronde
- 10 725 315$ et plus = Quatre choix de 1ère ronde
Passons maintenant aux plus célèbres offres hostiles de l’histoire de la LNH :

Jesperi Kotkaniemi, 2021
Les partisans du Canadien de Montréal se souviennent très bien que les Hurricanes de la Caroline ont voulu se venger et qu’ils ont offert un contrat d’un an et de 6,1 millions $ au joueur de centre de 21 ans. Le CH n’a pas égalé l’offre et a reçu des choix de première et de troisième ronde au repêchage de 2022.
Depuis, «KK» a signé une prolongation de contrat de huit ans et de 38,56 millions $. En 171 parties avec les «Canes», il a amassé 22 buts et 40 aides pour 62 points...
Sebastian Aho, 2019
C’est pour cette offre hostile que les Hurricanes ont voulu prendre leur revanche. Marc Bergevin, qui était le DG du Canadien, tente de profiter du manque de liquidités du propriétaire des «Canes» pour leur soutirer l’attaquant Sebastian Aho. Il lui a offert un contrat de cinq ans, d’une valeur totale de 42,27 millions $, dont la majorité de l’argent à remettre sous forme de bonis à la signature. L’organisation de la Caroline a cependant égalé la proposition.
Shea Weber, 2012
L’ancien capitaine du Tricolore a été au cœur de la plus grosse offre hostile de l’histoire. En juillet 2012, lorsqu’il appartenait aux Predators de Nashville, Weber a signé un contrat de 14 ans et de 110 millions $ avec les Flyers de Philadelphie. Ces derniers ont voulu mettre de la pression en offrant un boni de signature de 13 millions $ et ce salaire annuel pour les quatre premières années de l’entente. Les «Preds» ont égalé l’offre et l’ont échangé quatre ans plus tard au CH, après lui avoir versé environ 65 millions $.
Dustin Penner, 2007
Penner et Kotkaniemi sont les deux seuls joueurs de l’ère du cap salarial qui n’ont pas vu leur équipe égaler une offre hostile. Il n’était pas question pour les Ducks d’Anaheim de verser 21,5 millions $ en cinq ans à l’attaquant. Les Oilers ont donc dû leur remettre des choix de premier, de deuxième et de troisième tour à l’encan de 2008.
Thomas Vanek, 2007
Le même été, mais 20 jours plus tard, les Oilers ont essayé de voler l’attaquant Thomas Vanek aux Sabres de Buffalo en lui offrant un contrat de sept ans et de 50 millions $. Ce fut un échec et ils se sont tournés vers Penner.

Sergei Fedorov, 1998
En pleine dispute contractuelle avec les Red Wings de Detroit, le joueur-vedette russe a accepté une offre hostile de six ans et de 38 millions $ de la part des Hurricanes. Ces derniers ont inclus un boni de 12 millions $ si Fedorov jouait pendant une finale d’association à la première année du contrat. En 1998, il n’y avait aucune chance que les «Canes» se rendent jusqu’à cette étape, contrairement aux Wings.
Detroit a égalé l’offre et a remporté la coupe Stanley. Les Red Wings ont donc dû débourser 28 millions $ à Fedorov pour cette campagne.

Joe Sakic, 1997
L’Avalanche se trouvait au sommet à cette époque et l’équipe était une sérieuse candidate pour gagner la coupe Stanley année après année. Le club avait toutefois des enjeux financiers.
De leur côté, les Rangers de New York venaient de perdre Mark Messier sur le marché des joueurs autonomes et ont tenté de le remplacer en offrant 21 millions $ en trois ans à Sakic. Une histoire abracadabrante impliquant la sortie du film «Air Force One» a permis aux «Avs» de garder les services de leur capitaine. Celle-ci est d’ailleurs expliquée dans le documentaire «Saving Sakic».
Shayne Corson, 1995
Les Blues étaient visiblement en amour avec l’attaquant de puissance des Oilers Shayne Corson et ils lui ont octroyé un contrat de cinq ans et de 6,975 millions $. Le club albertain n’a pas égalé et a reçu deux choix de première ronde (1997 et 1998) en compensation.
Ronald Caron, le DG des Blues à l’époque, a cependant récupéré ces choix en envoyant le gardien Curtis Joseph et l’attaquant Mike Grier à Edmonton.
Brendan Shanahan, 1991
Les règlements concernant les offres hostiles étaient bien différents à l’époque. Les équipes pouvaient offrir des choix et/ou des joueurs en compensation. À l’été 1991, les Blues se sont entendus avec un jeune Shanahan sur un contrat de trois ans et de 3,015 millions $. Puis, ils ont offert Curtis Joseph, Rod Brind’Amour et quelques choix aux Devils en compensation. Le club du New Jersey a refusé le dédommagement et a demandé le défenseur Scott Stevens. La cause a été portée devant un arbitre indépendant, qui a penché du côté des Devils. Stevens a ensuite aidé l’équipe a remporté trois fois la coupe Stanley.

Guy Lafleur, 1989
À 37 ans, après son retour de la retraite pour évoluer avec les Rangers, Lafleur a signé une offre hostile de la part des Nordiques de Québec. Les «Blueshirts» avaient l’option de l’égaler, mais l’équipe de la Vieille Capitale leur a cédé 100 000 $ et un choix de cinquième tour pour qu’ils ne le fassent pas.