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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Northvolt décoche une flèche à Québec en se protégeant de ses créanciers

Le fabricant de batteries Northvolt n’a pas aimé son divorce à l’arraché avec l’État québécois

Capture d’écran TVA Nouvelles
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2025-09-05T12:15:01Z
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Northvolt n’aime pas du tout la façon dont Québec a mis fin à son projet d’usine de 7G$ et dénonce la «méthode singulière» du gouvernement Legault.

• À lire aussi: Québec accusé de ne pas avoir étudié assez les risques liés à sa filière batterie

• À lire aussi: Les Québécois sont «ouverts» à un pipeline pétrolier, selon François Legault

«Nos employés ont appris la fin du projet, et donc de leur emploi, par Le Journal de Montréal», a avancé l’avocat qui a lu une déclaration de Northvolt à la Cour supérieure du Québec, vendredi, lorsque sa filiale s’est mise à l’abri de ses créanciers devant la juge Janet Michelin.

La société a qualifié de «singulière» la façon dont le projet a été abandonné.

Northvolt estime qu’à «aucun moment le créancier n’a exprimé son intention de voir son prêt remboursé ni évoqué une autre issue que la vente de la société et du projet».

L’entreprise trouve aussi que c’est «une anomalie majeure» d’être «placée sous protection de ses créanciers alors qu’elle dispose d’actifs évalués à 520M$ (incluant 200M$ en espèces), pour une dette représentant environ la moitié de ce montant».

Plus de 200M$ récupérés

Mardi dernier, Québec a mis fin au projet d’usine de batteries de Northvolt porté par l’ex-ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon et le premier ministre, François Legault.

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Ce qui devait être «le plus grand investissement privé de l’histoire récente du Québec», d’après Legault, a finalement «mal viré», selon lui.

Photo d’archives, PIERRE-PAUL POULIN
Photo d’archives, PIERRE-PAUL POULIN

À peine trois jours plus tard, la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, a annoncé qu’elle avait déjà pu récupérer 200 millions $ des coffres de Northvolt.

«Nous avons exercé ces dernières [des garanties] et avons récupéré, dans un premier temps, près de 200 millions $ sur notre prêt», a indiqué la ministre.

«D’autres sommes viendront s’ajouter à ce montant», a-t-elle ajouté.

Capture d’écran assnat.qc.ca
Capture d’écran assnat.qc.ca

Québec veut ravoir le prêt de 240M$ (qui s’élève à 260M$ aujourd’hui avec la dette) octroyé à Northvolt pour acheter le terrain de la taille de 318 terrains de football.

Les parties doivent se revoir jeudi prochain pour poursuivre les discussions sur la vente ou la reprise du terrain, que l’homme d’affaires Luc Poirier se dit prêt à racheter.

Organigramme qui illustre les liens financiers entre le ministère de l’Économie, Investissement Québec et les branches de Northvolt.
Organigramme qui illustre les liens financiers entre le ministère de l’Économie, Investissement Québec et les branches de Northvolt. Illustration tirée de documents de cour
Coffres à sec

Après avoir fait miroiter des investissements de milliards de dollars durant des années chez nous, Northvolt ne dispose aujourd’hui que d’un maigre 14M$ dans ses comptes.

À Montréal, une cinquantaine de travailleurs du centre-ville ont été remerciés ainsi que six hauts dirigeants ces derniers jours.

Ceux-ci ont été payés, assure-t-on.

Argent public

Québec: 510M$ (prêt garanti de 240M$ et 270M$ dans la maison mère)

Caisse de dépôt: 200M$ (dette convertible)

Subvention gouvernementale de 23M$ à Saint-Basile-le-Grand pour le chemin d’accès

– Avec la collaboration de Sylvain Larocque

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