Décisions étonnantes !


Yvon Pedneault
Jon Cooper a longuement discuté du caractère et surtout de cette volonté des joueurs du Lightning d’aller jusqu’au bout de leurs ressources.
« Ce soir, ce groupe a démontré encore une fois qu’il représente l’exemple parfait ce qu’est notre équipe. Les joueurs du Lightning ne baissent jamais les bras. Ils ont marqué le premier but. Ils ont repris les devants 2 à 1 en supériorité numérique. Ils ont enregistré le but de la victoire alors qu’il restait un peu moins de sept minutes à la rencontre. Ils ont profité des opportunités et ils se sont défendus avec fierté et avec une incroyable détermination. »
L’entraîneur du Lightning a bien résumé la situation.
Son équipe tire de l’arrière par 2-3 dans cette série, mais elle a tiré néanmoins les marrons du feu en dépit de l’absence de Brayden Point, son meilleur centre. Elle parvient à neutraliser l’attaque de l’Avalanche avec des spécialistes comme Anthony Cirelli, compétitionnant en dépit d’une blessure.
Elle frappe Nathan MacKinnon à la moindre occasion.
Et elle s’en remet à un gardien élevant son jeu d’un cran dans les grands affrontements, alors que la saison de la formation est sur la ligne.
Bednar a perdu le match
Vendredi soir, Andrei Vasilevskiy a été génial.
Darcy Kuemper a été marginal.
Et Jared Bednar a pris des décisions pour le moins étonnantes.
Quand ton équipe tire de l’arrière par un but, quand ton équipe a toujours la possibilité de niveler la marque et de gagner le championnat devant des partisans bruyants, réclamant la coupe Stanley, un entraîneur doit parfois sortir un lapin de son chapeau.
Alors qu’il restait moins de quatre minutes au match et que les deux équipes cherchaient à retrouver leur énergie pour compléter ce duel de très haut niveau, à la reprise, mise en jeu dans le territoire du Lightning, Bednar utilise des patineurs de soutien.
Au banc se retrouvent MacKinnon, Landeskog, Rantanen, Kadri...
L’Avalanche a besoin d’un but, le temps presse. Ne sont-ils pas ceux qui peuvent faire la différence ?
Quelques secondes plus tard, erreur de communication au banc du Colorado, pénalité : il y a trop de joueurs sur la patinoire.
Avec un peu moins de trois minutes au cadran, le Lightning bénéficie d’un avantage territorial et d’un joueur en plus. Cette équipe expérimentée, acharnée, ne loupera pas l’occasion d’écouler le temps, de jouer avec prudence et, surtout, de maîtriser la rondelle.
Pendant ce temps, Bednar s’entête à utiliser ses spécialistes pour écouler le temps en infériorité numérique.
Eh, le temps est justement le pire ennemi de l’Avalanche, et qu’a à perdre Bednar s’il utilise ses meilleurs effectifs en attaque pour affronter le Lightning même si on doit lutter à quatre contre cinq ?
On dit souvent que les entraîneurs peuvent parfois faire la différence pendant les séries éliminatoires.
Cooper a gagné son match.
Bednar a perdu le sien.
Et Vasilevskiy, comme prévu, est celui qui pouvait contrecarrer les plans de l’adversaire.
Il l’a fait une autre fois.
Les joueurs de l’Avalanche avaient besoin du soutien de Kuemper en sachant très bien que le Lightning n’avait aucunement l’intention de lever le pied, ça ne s’est pas produit.
Mais, attention. Vasilevskiy est intimidant. Et quand on lui fournit l’occasion d’être au sommet de son art, habituellement, il ne refuse pas une telle invitation... même quand la mission de sa formation semble être une mission impossible.
Au suivant...
Luke Richardson méritait cette opportunité. Diriger une équipe de la Ligue nationale, c’était son rêve. Les Blackhawks de Chicago, une organisation en pleine reconstruction, lui confient le lourd mandat de faire en sorte que le modèle d’affaires fonctionnera. Il a fait ses classes et, au cours des dernières années avec le Canadien, il a relevé plusieurs défis avec succès.
Il remplissait un rôle stratégique au sein de l’organisation, notamment celui d’enseigner et de guider les nombreux jeunes défenseurs de la formation. Il a réussi.
Maintenant, qui va occuper ce poste ? Les candidats sont nombreux, et ce sera avant tout à Martin St-Louis de choisir celui sur qui il misera pour assurer la progression des jeunes et aussi sur qui il se tournera pour obtenir des conseils appropriés.
Va-t-on profiter chez les décideurs de l’organisation pour discuter avec St-Louis que l’embauche d’un adjoint ayant une vaste expérience de la Ligue nationale serait à considérer ? Un ex-entraîneur-chef, par exemple ?
Ou va-t-on diriger les recherches vers des spécialistes, des ex-défenseurs capables de communiquer avec les membres de la brigade défensive, des ex-défenseurs pouvant gagner rapidement la confiance des patineurs ?
Le Canadien embarque dans un nouveau modèle d’affaires. On veut relancer la concession en ne négligeant aucun élément. Le prochain entraîneur des défenseurs appartient à l’équation. Kent Hughes a souventes fois insisté sur l’importance de développer les jeunes joueurs, qu’il fallait les aider à étaler leur talent et à s’épanouir face à la compétition féroce de la Ligue nationale.
Le Canadien mise beaucoup sur les jeunes défenseurs recrutés au cours des dernières années. Il devra maintenant dénicher la personne la plus qualifiée pour occuper ce poste.
Trotz : c’était à prévoir
Si Barry Trotz semble décidé à prendre une année sabbatique, c’est tout simplement parce qu’il ne parvient pas à trouver un employeur prêt à lui confier des pouvoirs ajoutés.
Quand il a quitté les Islanders de New York, n’avait-il pas insisté sur le fait qu’il prendrait bien son temps, qu’il allait étudier tout ce qu’on lui offrirait et qu’ensuite il trancherait ?
Il avait ajouté : « J’aimerais énormément m’impliquer dans la gestion quotidienne de l’équipe, j’aimerais avoir la possibilité de participer à toutes les discussions et aussi d’exercer un impact sur l’embauche ou encore le transfert des effectifs. »
Les Jets lui ont sans doute proposé un contrat reconnaissant tout ce qu’il a accompli dans le passé. Mais, qu’ont à offrir les Jets au niveau des effectifs ?
Une équipe intéressante, avec de bons éléments, mais une formation qui a perdu de son lustre depuis trois ans. A-t-on convaincu Trotz que la situation allait s’améliorer ? Il faut croire qu’on n’a pas réussi à le convaincre et qu’il ne trouverait pas ce qu’il recherche à Winnipeg...