Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Décision à l’école du Plateau: «Les jeunes ont quitté la salle, certains pleuraient»

Partager
Photo portrait de Kevin Dubé

Kevin Dubé

2025-01-14T16:53:11Z
Partager

La décision d’empêcher les jeunes inscrits en mathématiques et en sciences enrichies de participer à des programmes de concentrations sportives ou culturelles à l’école du Plateau a été accueillie comme un coup de massue par ceux qui en seront directement affectés : les élèves, lundi soir. 

Rappelons qu’une centaine de parents et d’élèves ont participé à la rencontre tenue dans la bibliothèque de l’école, afin de faire valoir leur point.

Plusieurs d’entre eux ont pris la parole afin de tenter de convaincre les membres du conseil d’établissement de l’importance de maintenir les concentrations sportives et culturelles pour tous.

Mais en vain, puisqu’après un vote serré (9 contre 8), la proposition fut acceptée.

« Quand le résultat du vote a été annoncé, les élèves se sont tous levés et se sont mis à applaudir de façon sarcastique, afin de leur faire comprendre que c’était une décision ridicule et que leur opinion n’avait pas été prise en compte. Les jeunes ont quitté la salle, certains pleuraient. Ce matin, nos enfants sont démotivés », déplorait Mélissa Bouchard, la mère d’un élève de l’école et instigatrice d’une pétition qui a récolté plus de 1200 signatures jusqu’à maintenant.

Capture d'écran de TVA
Capture d'écran de TVA

Cette réaction des jeunes motive donc les parents à ne pas abandonner la lutte. Déjà, certains d’entre eux ont commencé à évaluer la possibilité de faire une plainte au Protecteur régional de l’élève. Dépendamment de la réponse, ils pourraient ensuite se tourner vers le volet national pour défendre leur position.

Publicité

Des décisions difficiles à venir

Mais rien n’assure que ces démarches porteront leurs fruits.

Déjà, lundi soir, des parents ont commencé à discuter avec leurs enfants des autres possibilités qui s’offrent à eux, notamment de changer d’école. Le problème, c’est que l’école la plus proche, le centre éducatif Saint-Aubin de Baie-Saint-Paul, se trouve à une quarantaine de minutes de La Malbaie.

Sinon, il y aurait aussi l’école secondaire du Mont Sainte-Anne, à Beaupré, à plus d’une heure et quart de La Malbaie.

«On en a discuté. Je trouve que nos jeunes sont tellement résilients et forts mentalement. Ils sont déjà en mode solution. Par contre, on veut aller jusqu’au bout du dossier avant de prendre ce genre de décision.»

La direction reste muette

Le Journal a de nouveau tenté de s’entretenir avec un des membres de la direction de l’école du Plateau, afin de leur offrir une plateforme pour expliquer leur position, mais nos demandes sont demeurées vaines.

Lors de la séance de lundi soir, les raisons énumérées étaient surtout administratives. Le nombre trop élevé d’élèves par groupe, le grande différence de profil entre les élèves ainsi que la logistique difficile de conception des horaires en raison des nombreuses contraintes ont fait partie des raisons données par la direction pour expliquer le changement.

Un manque de communication reproché

Isabelle Bolduc, à gauche, a quitté la présidence du conseil d'établissement au terme de la réunion de lundi.
Isabelle Bolduc, à gauche, a quitté la présidence du conseil d'établissement au terme de la réunion de lundi. Capture d'écran de TVA

Dès que le vote en faveur de la proposition a été confirmé, la présidente du conseil d’établissement Isabelle Bolduc a pris la parole pour annoncer sa démission.

Publicité

Celle qui agissait à titre de présidente depuis cinq ans l’assure d’emblée: elle n’a pas de rancœur face à la direction.

«En cinq ans de présidence, c’est la première fois que je suis en désaccord», assure-t-elle.

Au fond, ce n’est pas la décision en soi — bien qu’elle militait en faveur du maintien des concentrations — qui l’a forcée à quitter, mais surtout la façon dont les choses se sont déroulées.

Elle reproche notamment ce que plusieurs parents ont déploré : le manque de communication de la direction envers les parents et les élèves. N’eût été une fuite médiatique, quelques jours avant la réunion, personne n’aurait été mis au courant des démarches en cours. Ainsi, la réunion de lundi aurait eu lieu devant une salle beaucoup moins remplie que ce à quoi on a finalement eu droit, et tout le monde aurait été placé devant le fait accompli.

«Je suis déçue. J’aurais aimé que l’intérêt des élèves et la communication à leur endroit priment. Il y a eu plein de beaux témoignages de jeunes, lundi, qui ont mentionné à quel point c’était important et à quel point ça les motive dans leurs études. Ils auraient aimé être considérés.

«C’est pour ça que j’ai décidé de quitter mon poste. Il y avait un conflit de valeurs et je voulais que les gens le sachent.»

Publicité
Publicité