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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Décès du cinéaste Érik Canuel: «Il a révolutionné beaucoup de choses dans notre façon de faire du cinéma» – Patrick Huard

JdeM
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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2024-06-17T18:19:23Z
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L’acteur Patrick Huard, qui a été dirigé à trois reprises par Érik Canuel, dont notamment dans la comédie à succès Bon Cop, Bad Cop, a rendu un vibrant hommage au cinéaste décédé samedi passé à l’âge de 63 ans.

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«Je suis sous le choc, a laissé tomber Huard, dans un entretien téléphonique accordé lundi après-midi au Journal.

«J’avais appris jeudi passé qu’il était malade, mais je ne pensais pas que c’était aussi grave que cela. C’est vraiment triste de mourir aussi jeune. Ça n’a aucun sens.»

Patrick Huard a eu la chance de jouer dans trois films réalisés par Érik Canuel au cours des années 2000: la comédie romantique Nez rouge (2003), Bon Cop, Bad Cop (2006) et la comédie noire Cadavres (2009).

C’est d’ailleurs lui qui avait suggéré le nom de Canuel quand ses producteurs cherchaient un cinéaste pour réaliser la comédie policière Bon Cop, Bad Cop, un des plus gros succès populaires du cinéma québécois.

«J’ai insisté pour que ça soit lui qui réalise Bon Cop parce que je savais qu’il avait l’ambition pour faire ce genre de film-là, relate Huard.

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«Techniquement, il était capable de relever le défi, mais je savais qu’il avait aussi l’humour et la sensibilité pour le faire. Il a apporté sa touche personnelle au film.

«Comme j’avais écrit le scénario, c’est moi qui étais arrivé avec l’idée du cadavre sur la pancarte. Mais c’est Canuel qui est arrivé avec l’idée que le corps se déchire en deux. Moi, je trouvais ça gore! Mais lui, il savait que ça serait drôle. Il avait tellement d’instinct. Et son énergie était contagieuse.»

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Un cinéaste ambitieux

À cette époque, Érik Canuel était un des réalisateurs les plus sollicités au Québec. Entre 2001 et 2009, il a signé pas moins de six longs métrages, en plus d’avoir réalisé plusieurs épisodes de la série Fortier.

«Il tournait un film par année. C’était fou!, lance Huard. 

«Il a quand même révolutionné beaucoup de choses dans notre façon de faire du cinéma. La loi du cochon, c’était quelque chose quand c’est sorti. C’était un film rock en tabarouette, autant dans sa facture que dans son ton et son humour. Mais c’était un film à l’image d’Érik. Quand j’ai vu La loi du cochon [en 2001], je me suis dit: ok wow, on a le droit de faire des nouvelles affaires. Érik avait de l’envergure et une ambition un peu à l’américaine. Mais il avait aussi une touche québécoise.»

Une «expérience percutante»

Contrairement à Patrick Huard, Julie Le Breton a travaillé une seule fois avec Érik Canuel. C’était à la fin des années 2000, sur le plateau de tournage de la comédie noire Cadavres, sortie en 2009.

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«Ç’a été une expérience percutante dans ma jeune carrière à l'époque et c'est la raison pour laquelle Érik a toujours occupé une place très précieuse dans mon coeur, confie l’actrice.

«À chaque fois qu’on s’est recroisé par la suite, j’ai toujours eu l’impression de retrouver un grand frère un peu bad boy et un peu rock.»

Pour le tournage de Cadavres, j’étais vraiment sortie de ma zone de confort parce que ce n’était pas le genre de cinéma qu’on ne faisait souvent au Québec. Érik avait cette capacité d’être un rassembleur et de faire des choses que personne d’autre n’osait faire.»

Jean-Nicolas Verreault, qui a tourné à trois reprises avec Canuel (dans La loi du cochon, Le Survenant et Fortier), dit quant à lui avoir beaucoup appris en le regardant travailler.

«Il avait une grande connaissance technique du cinéma, souligne-t-il. Il était capable d’avoir un œil sur tout ce qui se passait sur un plateau et de savoir ce que ça allait donner à l’écran.

«C’était aussi un gars un peu baveux qui se tenait debout. Ce n’était pas facile de le faire changer d’idée. Mais ça prend des gens comme lui qui se tiennent debout et qui ne font pas toujours des concessions. Érik avait ces qualités-là. »

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